Peut-on encore croire les médias ? Quelle place ont les médias depuis l’avènement des réseaux sociaux ? Les médias ne courent-ils qu’après le clic ? Ce sont toutes ces questions qui animent Katharine Viner, rédactrice en chef du Guardian, dans une longue analyse repérée par le Monde, et publiée sur le site du journal anglais. […]
Peut-on encore croire les médias ? Quelle place ont les médias depuis l’avènement des réseaux sociaux ? Les médias ne courent-ils qu’après le clic ? Ce sont toutes ces questions qui animent Katharine Viner, rédactrice en chef du Guardian, dans une longue analyse repérée par le Monde, et publiée sur le site du journal anglais.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Intitulée « Comment la technologie a bouleversé la vérité » (« How technology disrupted the truth »), elle a été écrite en réaction aux discours de certaines personnalités politiques et à la manière dont les médias se sont fait les messagers d’une information, parfois erronée pendant la campagne du Brexit. Katharine Viner dénonce ainsi comment de nombreux artisans du Brexit ont très rapidement fait volte-face après le vote, plus vite qu’à l’accoutumée, comme lorsque le député européen Daniel Hannan, admet finalement que la sortie de l’Union européenne ne fera pas entièrement disparaître l’immigration.
La rédactrice en chef du Guardian qualifie ce référendum de « premier vote majeur dans l’ère de la politique post-vérité » et avance l’idée clef que : « Lorsqu’un fait commence à ressembler à ce que vous pensez être vrai, il devient très difficile pour quiconque de faire la différence entre des faits qui sont vrais et des »faits » qui ne le sont pas. »
Le chamboulement des réseaux sociaux
L’idée est ainsi que chacun a sa conception d’un événement et certains faits vérifiés ne sont plus considérés comme tels par beaucoup de personnes, qui ont de moins en moins confiance en la presse : « Maintenant, les gens n’ont plus confiance en ce qui est présenté comme un fait, en particulier quand ces faits ne correspondent pas à leur manière de penser ».
Les nouvelles technologies n’ont fait qu’empirer les choses selon Katharine Viner : « La technologie a très facilement permis à ces »faits » de circuler à une vitesse inimaginable à l’époque de Gutenberg ». Elle ajoute que désormais « les mensonges et les faits se propagent de la même manière ». Les algorithmes au coeur de Google et de Facebook, selon la rédactrice en chef du Guardian, ont d’ailleurs comme rôle de nous présenter un contenu « qu’ils pensent que nous voulons », nous enfermant irrémédiablement dans notre conception des choses.
Retrouver « les valeurs traditionnelles de l’information »
Katharine Viner est cependant consciente que les réseaux sociaux ne sont pas les seuls fautifs ; les médias traditionnels sont de plus en plus attirés par les « informations jetables » qui permettent d’attirer un public plus large. Elle explique ainsi qu’à force « d’être à la recherche du clic facile au détriment de la précision et de la véracité, les organes de presse vont contre la raison même de leur existence : découvrir des choses et informer les lecteurs de la vérité ».
La rédactrice en chef du Guardian termine sa longue analyse en appelant les médias à retrouver les « valeurs traditionnelles de l’information », telles que le reportage, le décryptage, le recoupement des sources. Il faut surtout prendre en compte les changements provoqués par les nouvelles technologies, autant sur les médias, que sur la société.
{"type":"Banniere-Basse"}