Le pureplayer fondé en 2008 par d’anciens journalistes du “Monde”, et présidé par Edwy Plenel, a réussi son pari en prouvant qu’un journal 100% numérique et indépendant pouvait être rentable.
Mediapart va fêter ses dix ans en grande pompe, et sur de multiples supports. Un livre, d’abord, signé par son co-fondateur et président, Edwy Plenel retrace son histoire et fait le bilan d’une décennie d’indépendance sur le web : La Valeur de l’information (éd. Don Quichotte). Mais aussi, « in real life », les 16 et 17 mars à Paris, au Centquatre, l’équipe du pureplayer invite ses lecteurs à assister à des débats, rencontres, spectacles et projections de films. A noter, parmi les prestigieux invités de la rédaction, l’historien Patrick Boucheron, qui ouvrira le colloque du 16 mars sur le thème “Quelle vérité ?” (Le programme intégral est consultable ici).
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Bref, Mediapart voit les choses en grand, comme depuis ses débuts. Fonder un journal payant en ligne, qui ne dépendrait que des abonnements de ses lecteurs, était un pari osé en 2008. Edwy Plenel rappelle avec malice qu’à cette époque, la vulgate voulait que la gratuité était inhérente à internet. Alain Minc prophétisait même : “La presse payante sur le net ne peut pas marcher”.
Dix ans plus tard, les faits parlent d’eux-mêmes. Lors d’une conférence de presse dans les locaux du journal, près de la Bastille, Edwy Plenel a présenté en toute transparence les chiffres du site, qui emploie désormais 83 collaborateurs. Voici ce qu’on peut en retenir.
1 – Un nombre record d’abonnés
Mediapart a dépassé le seuil des 140 000 abonnés en 2017. Il affiche une rentabilité unique dans le secteur de la presse, avec un résultat net supérieur à 16 % du chiffre d’affaire, le tout en ne dépendant ni du marché publicitaire ni du pouvoir politique. Mediapart est bénéficiaire depuis 2011.
Mediapart s'apprête à fêter ses 10 ans et ça va plutôt très très bien pour eux pic.twitter.com/QiSazdwSMQ
— Chloé Woitier ☕ (@W_Chloe) March 6, 2018
2 – Fréquentation du site en hausse
En partie grâce au Club de Mediapart, c’est à dire aux blogs des abonnés, dont les contenus sont accessibles à tous gratuitement, le site a également conforté sa fréquentation, avec 4,7 millions de visiteurs uniques par mois en moyenne.
Le site affiche aussi une santé assez insolente avec un résultat net de près de 2,2 millions d'euros en 2017 #mediapart #confpresse10ans pic.twitter.com/pK3d8QvaMl
— Taimaz Szirniks (@Taimaz) March 6, 2018
3 – Une grille des salaires égalitaire
Le site, qui ne cache pas son positionnement progressiste, met en conformité son fonctionnement interne avec ses idées. Il respecte ainsi une stricte égalité des salaires entre les hommes et les femmes. Par ailleurs, l’échelle de salaire est de 3,37 depuis 2017. L’écart s’est donc réduit dans l’entreprise entre le plus haut et le plus bas salaires (l’échelle était de 4,25 en 2015 et 2016). En matière de droit du travail, pas de précarité ou très peu à Mediapart : seulement 11 % des salariés sont en CDD.
4 – Les évolutions
Après dix ans à la direction éditoriale du site, François Bonnet passe la main à un duo : Carine Fouteau et Stéphane Alliès. Selon la nouvelle charte déontologique, les journalistes de Mediapart vont publier le 16 mars leurs déclarations d’intérêts. Les grilles de salaire seront aussi mises en ligne.
Les journalistes de Mediapart publieront le 16 mars leurs déclarations d'intérêts. Les grilles de salaire seront aussi mises en ligne. pic.twitter.com/DA7X2dIe0l
— Chloé Woitier ☕ (@W_Chloe) March 6, 2018
>> A l’occasion des dix ans de Mediapart, nous vous reparlerons de l’histoire du site dans Les Inrocks du 14 mars <<
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