“Si vous faites pas peur aux réfugiés, vous créez un appel d’air, et demain, ‘tac-tac-tac’, ils seront des millions à venir en Europe!” Ce discours anxiogène et ultra-caricatural ne vous est pas tenu par un énième populiste européen, mais par un des acolytes de Johnny, le “chasseur de migrants” mis en scène par l’ONG Médecins […]
« Si vous faites pas peur aux réfugiés, vous créez un appel d’air, et demain, ‘tac-tac-tac’, ils seront des millions à venir en Europe! » Ce discours anxiogène et ultra-caricatural ne vous est pas tenu par un énième populiste européen, mais par un des acolytes de Johnny, le « chasseur de migrants » mis en scène par l’ONG Médecins sans frontières dans une mini-série éponyme, à l’occasion de la journée des réfugiés, ce lundi 20 juin.
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Une mini-série ironique pour démontrer l’absurdité des politiques européennes
Dans ce premier épisode (ci-dessous) de 6 minutes, Johnny présente son « travail » (déloger des réfugiés).
Le principe est simple : cette vidéo est ironique à 200% du début à la fin, et vise à critiquer la politique migratoire européenne, qui ferme ses frontières aux réfugiés, et leur fait la chasse une fois qu’ils sont sur place.
Johnny et sa bande sont ainsi présentés comme des mercenaires à l’américaine – à grand renfort de Hummer et de gros calibres -, dont les faits d’armes minables consistent à terroriser des personnes démunies – en saccageant par exemple un fil à linge.
« On n’est pas des skinhead, on est là pour défendre les valeurs de l’Europe », affirme Johnny sans ciller. Ignares, inconscients des péripéties que les réfugiés ont traversés et insensibles à leur sort : c’est ainsi qu’apparaissent le hommes chargés d’appliquer de manière caricaturale les politiques européennes.
Un site, des livres et des témoignages pour aller plus loin
Une manière originale de sensibiliser l’opinion et d’interpeller les élites européennes. Un hashtag #JeNeSuisPasJohnny et un site internet accompagnent cette initiative. MSF a par ailleurs pris la décision de rénoncer à tout financement de l’Union européenne et de ses Etats membres pour dénoncer leur politique en matière migratoire.
Pour approfondir, on lira avec profit les récits bouleversants de journalistes qui tentent de restituer l’épreuve vécue par des millions de réfugiés lors de leur migration puis dans les camps disséminés à travers le monde – comme Franchir la mer, de Wolfgang Bauer.
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