Venue d’I-Télé, la journaliste anime désormais un magazine de consommation à la mi-journée sur France 5. Un défi compliqué dans une case horaire auparavant dévolue aux kids.
Et si la vraie difficulté en cette rentrée télé n’était pas de succéder à Michel Denisot mais à Tchoupi et à Oui-Oui ? C’est la mission assignée à Maya Lauqué dans La Quotidienne, un magazine de conso qu’elle anime avec Thomas Isle entre midi et 13 heures sur France 5, qui a remplacé les fameux Zouzous. « Nous allons mettre un peu de temps à nous installer puisqu’on passe d’un programme jeunesse existant depuis dix ans à une émission pour les parents voire les grands-parents », reconnaît Maya Lauqué.
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Mais cette jeune journaliste de 34 ans ne regrette pas d’avoir délaissé les plateaux surchauffés d’I-Télé pour le décor cosy d’un salon où elle débat des « nouvelles formes de consommation, collaboratives, solidaires et responsables », entourée d’une joyeuse bande de chroniqueurs. Après huit années passées à faire de l’actu en live, elle souhaitait changer de cadre. « Je sors d’une véritable lessiveuse, confie-t-elle avec le sourire. J’avais envie de me renouveler et d’obtenir davantage de responsabilité. »
Native de Bayonne, Maya Lauqué a découvert le journalisme en autodidacte. Après un Deug de lettres, elle entre en licence à l’Institut français de presse en 2000. Sollicitée pour des piges sur Infosport, elle ne passera pas ses exams. Recrutée pour faire du desk, elle est rapidement happée de l’autre côté de l’écran : « Un jour, on m’a demandé de jouer les doublures pour régler la lumière, raconte-t-elle. J’ai prononcé quelques mots devant la caméra. Cinq minutes plus tard, on m’annonçait que je débutais comme présentatrice. » Elle participe ensuite à l’aventure TPS Star, où elle va jusqu’à présenter en direct des matchs de foot de Premier League à Londres. « J’avais quelques connaissances en foot grâce à mon frère, se marre-t-elle. Quand j’étais gosse, on avait un deal : j’allais voir ses matchs et il venait à mes spectacles de danse. Quand j’ai dû présenter Arsenal-Manchester, ça m’a aidée. »
Repérée par I-Télé en 2007, elle sera la dernière journaliste embauchée par Bernard Zekri, alors directeur de la rédaction. Elle en est aujourd’hui très fière. « Je suis un bébé Zekri », dit-elle avec un grand sourire. Quant à Zekri, il ne tarit pas d’éloges lorsqu’il évoque sa protégée : « Son évolution ne m’étonne pas. A I-Télé, c’était déjà une grosse bosseuse, précise, rigoureuse. » Il ajoute : « Je me rappelle qu’elle est arrivée sur la pointe des pieds. Dans ce métier, elle a un physique qui la dessert car elle a souvent dû le faire oublier pour démontrer ses compétences. » Sa plus grande difficulté a été de se faire adouber par Nicolas Domenach et Eric Zemmour pour présenter Ça se dispute, émission hebdomadaire de débat entre les deux éditorialistes. « Ce n’était pas évident, avoue-t-elle. Au début, ils m’ont regardée avec méfiance, je sentais qu’ils me testaient, j’ai dû leur prouver que je pouvais être à la hauteur. »
Rapidement, elle trouve ses marques. Son sens de l’humour et la douce rigueur de ses interventions apportent un zeste de fraîcheur aux débats. Désormais sur France 5, Maya espère avoir le temps d’installer son émission à une case horaire qu’elle sait très compliquée. « Aujourd’hui, la mode est de dézinguer les programmes dix jours après leur lancement. France 5 nous a dit qu’elle nous laisserait le temps de nous installer, je suis confiante. »
La Quotidienne du lundi au vendredi, 12 h, France 5
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