A 37 ans seulement, Mathieu Gallet, actuel président de l’Ina, va être nommé par le CSA à la tête de Radio France.
Comme d’habitude, les favoris supposés à la présidence de Radio France repartent bredouille, et c’est le moins attendu qui surgit, sans qu’on ne sache clairement pourquoi ni comment puisque les nominations restent secrètes. A 37 ans, Mathieu Gallet, actuel président de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) vient donc d’être nommé président de Radio France par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), a-t-on appris en début d’après-midi.
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Par son choix, le CSA crée un évident effet de surprise : par-delà la jeunesse du nouvel élu, beaucoup d’indices n’en faisaient pas le favori des candidats en lice. Plutôt marqué à droite, ancien membre des cabinets des deux ministres de la Culture sous Sarkozy, Christine Albanel et Frédéric Mitterrand, c’est lui qui avait notamment écrit la loi contestée accordant au président de la République le droit de nommer les patrons de l’audiovisuel public. Si la majorité actuelle a depuis rendu au CSA ce pouvoir de nomination, cela n’a pas empêché son irrésistible ascension.
Pour le CSA, ce choix affiche clairement son indépendance par rapport au pouvoir exécutif, qui, peut-on supposer, avait d’autres préférés, comme Martin Ajdari, secrétaire général de France Télévisions, ou Anne Durupty, directrice générale d’Arte France. Mathieu Gallet succédera à Jean-Luc Hees à la tête de la radio publique en mai, à l’issue d’une période de « tuilage » où ils travailleront côte-à-côte. A un journaliste, succède ainsi un pur technocrate, selon une loi d’alternance constante dans l’histoire de Radio France.
A l’Ina, qu’il présidait depuis 2010, après le long mandat d’Emmanuel Hoog, Mathieu Gallet a cherché à rentabiliser les archives et à améliorer leur visibilité sur Internet. Ne connaissant pas les contours de son projet pour Radio France, selon cette absurde pratique d’absence de publicité sur les prestations des candidats, on peut imaginer qu’il a déjà quelques idées derrière la tête. Retour de Frédéric Schlesinger, ancien patron de France Inter et proche de lui à l’Ina depuis trois ans ? Promotion en interne de Frédéric Mitterrand, à qui il doit tout ? Outre les nominations des hommes et femmes clé aux postes multiples de Radio France et des stations qui la composent, il devra aussi mener à bien la réhabilitation de la Maison de la Radio, en chantier depuis six ans et défendre un budget de plus en plus fragile en ces temps d’économies des ressources publiques.
Jean-Marie Durand
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