Depuis son titre de Capitale européenne de la culture en 2013, Marseille est la nouvelle “place to be” de la scène indépendante, underground et artistique française. Voiture 14, nouvelle galerie d’art hybride située à quelques minutes de la gare Saint-Charles, défend cette scène en proposant un espace d’exposition et de résidence libre. Ce week-end de Toussaint, c’est là-bas qu’il faudra être.
Face à la gentrification massive d’une bonne partie des grandes villes françaises et d’une capitale perçue comme de moins en moins attractive – car de plus en plus chère – nombre de jeunes partent à la recherche de nouveaux eldorados. S’il ne s’agit pas d’un départ vers d’autres capitales considérées dans l’imaginaire collectif comme plus attrayantes, en France, c’est Marseille qui est lauréate.
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La cité phocéenne attire d’année en année une foule grandissante d’énergumènes, et notamment des jeunes – et des moins jeunes – travaillant dans ce domaine large qu’est la culture. Espaces et appartements pas hors de prix pour créer, belle lumière pour les peintres et surtout « ville où il fait bon vivre » à quelques mètres de la plage ; Marseille attire. Et l’on peut facilement présupposer que son charme tout particulier lui vient aussi de la tradition associative et alternative qui fonde son identité, et qui dénote face à la perte criante de vivre-ensemble de la capitale.
Le cœur d’une scène artistique plus libre
Un an avant le lancement de la biennale internationale d’art contemporain Manifesta 13, Marseille est donc au centre de l’attention. A cette occasion, le nouvel espace Voiture 14 s’associe au média indépendant Manifesto XXI ainsi qu’à la revue marseillaise La Zone pour proposer un week-end autour du thème : « Marseille fantasme, Marseille capitale d’un nouveau Sud ? »
Respectivement connus pour leur défense d’une jeune création engagée, les trois proposent un appétissant programme de conférences, expositions, concerts et performances artistiques mettant en avant la jeune scène avant-garde française. On retrouvera notamment les artistes Sol Cattino & Alexia Caunille en peinture et musique, Southfrap et son “frapcore du Sud” ou encore le collectif qui bouge la nuit marseillaise, PailletteS.
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Une prise de recul nécessaire
Entendant casser les frontières, l’évènement, à travers la participation de La Zone (revue qui se focalise sur la théorisation de l’urbain à Marseille et des artistes qui s’approprient ce territoire), proposera en creux, une réflexion approfondie et sociologique sur les transformations actuelles de la ville. Pour Myriam Mokdes, fondatrice de Voiture 14 et ancienne des Beaux-arts de Marseille, il s’agit de “garder une distance sur ce que l’on fait, d’envisager les conséquences de nos actes et d’en discuter”. Face à la gentrification qui touche de plus en plus de villes, les rendant par là même invivables pour une partie de la population, “la ville ne doit pas perdre son identité mais la revendiquer comme une force, une source d’inspiration inébranlable”.
Comment donc envisager cet essor de la scène émergente de l’art contemporain français à Marseille sans la dénaturer, et surtout sans en exclure les Marseillais ?
C’est là, la question que se poseront ce week-end, artistes, sociologues, et journalistes.
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