Au départ personnage secondaire, Mario n’était pas voué à devenir une icône transgénérationnelle adaptable à toutes les évolutions techniques.
A l’ère des graphismes stupéfiants et des performances en réalité virtuelle, il garde sa salopette et son indémodable moustache. Trente-six ans après sa création, Mario continue d’être la licence phare de Nintendo et de sa console Switch, déjà écoulée à plus de 2,7 millions d’exemplaires.
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Après Mario Kart 8 Deluxe, deux autres jeux exploitant le célèbre plombier italien ont été annoncés à l’E3, le grand salon de Los Angeles. Avec Super Mario Odyssey, Mario sera de retour dans un bon vieux jeu de plate-forme en 3D tandis que Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle lui permettra de changer de casquette pour un audacieux jeu de combat tactique.
“Un personnage reconnaissable en quelques pixels seulement”
Auteur de L’Histoire de Mario : 1981-1991 – L’ascension d’une icône, entre mythes et réalité et son tome 2, La Guerre des mascottes (Editions Pix’n Love), le journaliste William Audureau analyse : “Mario est devenu la valeur sûre de la marque, presque sa jauge de santé. Une console Nintendo à succès sans épisode de Mario à succès, c’est simple, cela n’existe pas.”
Le frère de Luigi n’était pas destiné à devenir la mascotte de Nintendo. Lors de sa première apparition en 1981 dans Donkey Kong, Mario, alors appelé “Jumpman”, doit secourir une demoiselle en détresse capturée par le gigantesque gorille. Ce personnage est l’œuvre de Shigeru Miyamoto, futur grand nom du jeu vidéo.
Après avoir échoué à concevoir un jeu sur Popeye, faute d’en obtenir les droits, le producteur japonais designe ce nouveau personnage. “Miyamoto a réussi à tourner chacune des limites techniques à son avantage pour réussir à dessiner un personnage reconnaissable en quelques pixels seulement – même s’il lui faut une moustache, une casquette et une salopette – faute de pouvoir dessiner en détail une bouche, des cheveux, des mouvements de bras, trop exigeants pour l’époque”, raconte William Audureau. Les aventures du plombier italien dans les égouts de New York tranche alors avec le reste de la production vidéoludique envahie de vaisseaux spatiaux et de petits gobeurs jaunes.
“Il évoque quelque chose d’universel et intemporel”
Voulant se doter d’une mascotte à la Disney, Nintendo décide à partir de 1989 d’en faire le visage public de la marque en embauchant des dessinateurs et animateurs de la Toei (Olive et Tom, Dragonball Z, etc.). Dans Super Mario Odyssey qui sortira en octobre, l’un des niveaux permet d’évoluer à New Donk City où Mario a signé sa première apparition vidéoludique.
D’autres passages secrets permettent d’avancer sur des surfaces en 2D comme dans les premiers opus de la franchise. Plus que jamais Mario s’impose comme une icône transgénérationnelle capable de séduire les nouveaux gamers comme les retraités du joypad. “Il évoque quelque chose d’universel et intemporel, alors même qu’il est lié à des innovations et des cycles technologiques très courts”, constate Audureau.
“Il rend la technologie accueillante, bon enfant. Tout le contraire de Sonic par exemple, dont le positionnement jeune et ado, très dans l’air de son temps au début des années 1990 est passé de mode. Quand on est né jeune, on ne peut que vieillir. Mais quand on est né vieux, que voulez-vous que le temps vous fasse ?”
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