Les résultats de la deuxième enquête du Cevipof concernant le premier tour de la présidentielle confirme les tendances : les affaires minent Fillon, profitent à Macron et Le Pen. Quant à la gauche, le statu quo à propos du duel Hamon-Mélechon les condamne à l’élimination.
A dix semaines du premier tour de la présidentielle, l’enquête du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réalisée par Ipsos-Sopra-Steria pour Le Monde apporte un éclairage intéressant sur l’état d’esprit du vote des Français, après les révélations du Canard Enchaîné concernant François Fillon et la nomination de Benoît Hamon comme candidat de la Belle alliance populaire.
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Première donnée : si l’intérêt pour cette élection semble se profiler (81 % s’en revendiquent), l’indécision quant au choix de leur bulletin à glisser dans l’urne est au paroxysme. Comme le résume Le Monde : « A pareille époque, en 2012, 76 % [des électeurs] se disaient certains d’aller voter ; ils ne sont aujourd’hui que 69 %, soit environ 3 millions de moins. » Et parmi eux, 8 % ne formulent pas d’intention de vote pour tel ou tel candidat. Le panel interrogé, 15 874 personnes du 7 au 12 février, semble bien sanctionner l’affaire Fillon qui a plongé les électeurs dans une grande perplexité.
Quelles conclusions tirer de cette vaste enquête :
François Fillon sanctionné par les électeurs
C’était à prévoir. L’affaire Fillon est catastrophique pour le candidat de la droite. Il perd 6,5 points en un mois, depuis la précédente enquête du Cevipof pour Le Monde et se retrouve en troisième position avec 18,5 % d’intentions de vote. Chez les sympathisants Républicains, ils ne sont plus que 63 % (contre 76 % il y a un mois) à se déclarer prêts à voter pour leur candidat.
Marine Le Pen consolide sa première place
La présidente du FN est la grande gagnante de l’enquête. Malgré des soupçons qui pèsent sur de supposées emplois fictifs au Parlement européen, avec 26 % d’intentions de vote, Marine Le Pen consolide sa première place au premier tour de la présidentielle.
Macron s’impose comme le finaliste
Les Français ne semblent pas tenir rigueur de l’absence de programme du candidat d’En Marche!. Emmanuel Macron oscille entre 20 et 23 % d’intentions de vote (selon la présence ou non de François Bayrou). Une tendance qui confirme une progression constante de la part de l’ancien ministre de l’Économie depuis son entrée en campagne.
Le duel Hamon-Mélenchon se resserre :
Benoît Hamon, choisi comme candidat de la Belle alliance populaire, double son score en un mois et passe de 7 % à 14,5 % d’intentions de vote. Il devance ainsi très légèrement Jean-Luc Mélenchon, à 12 %. L’enquête du Cevipof note toutefois que : « la compétition entre ces deux candidats de gauche ne leur permet pas de rivaliser avec Emmanuel Macron. Compte tenu des sensibilités au sein de l’électorat écologiste, il est vraisemblable que le retrait éventuel de Yannick Jadot bénéficierait autant au candidat de La France insoumise qu’au socialiste. »
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