Le Centre national de la cinématographie vient de publier une étude sur le marché vidéo en 2010. Un bon indicateur qui oublie pourtant les ventes de jeux d’occasion ou en téléchargement légal.
Rien ne va plus dans le monde vidéoludique. C’est en tout cas ce que l’on pourrait déduire du rapport sur le marché du jeu vidéo sur support physique en 2010, réalisé par le Centre national de la cinématographie avec l’institut GfK. L’an dernier, il s’est vendu en France 36,9 millions de jeux, soit 4,8 % de moins qu’un an plus tôt, pour des recettes (1,38 milliard d’euros) en baisse de 4% et même de 16,5 % depuis 2008.
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Quant au marché des jeux pour consoles portables, il a fondu de moitié en deux ans à cause, notamment, du piratage qui, sur Nintendo DS, est littéralement devenu un jeu d’enfant. Seules les consoles de salon sauvent l’honneur grâce à la PS3, devenue le support favori des gamers français avec 29,8% des jeux achetés contre 24 % pour la Wii, 16,7 % pour la Xbox 360, 13,8% pour la DS et 11,1% pour le PC.
« Ce n’est pas vraiment que les gens achètent moins, mais ils font plus attention, confie le vendeur d’une boutique parisienne. Ils ne veulent pas risquer de se tromper alors ils vont vers les valeurs sûres ou, au contraire, cherchent des affaires en occasion. »
L’occasion : voilà le premier angle mort de l’étude, qui ne prend pas en compte cette portion du marché aussi délicate à évaluer que mal vue des éditeurs à qui elle ne rapporte rien. L’autre non-dit, c’est le téléchargement légal. Or, sur PC au moins, son développement compense en partie la baisse des ventes en magasin (- 16,6 %).
Aujourd’hui, ce phénomène touche aussi les consoles, ce dont témoigne l’évolution de la stratégie d’un éditeur comme Lexis Numérique, fameux pour ses titres PC (In Memoriam) et DS (Léa Passion) et qui, après Red Johnson’s Chronicles, s’apprête à lancer avec Amy son deuxième gros jeu de console à télécharger.
« La dématérialisation est une évolution inévitable, note son fondateur Eric Viennot. Ce n’est pas une inquiétude, Lexis prend cela comme une opportunité ! Les plates-formes comme le XBLA, le PSN, le Wiiware ou Steam permettent aux développeurs indépendants de tirer leur épingle du jeu en proposant des concepts qui n’auraient jamais pu voir le jour sur le marché traditionnel limité pas la taille des rayons. Ces plates-formes permettent un contact plus direct avec le public qui a la possibilité de tester des jeux moins chers, ce qui est important en période de crise économique. »
Reste une difficulté : celle de « créer des jeux compétitifs avec des budgets cinquante fois moins élevés » que les grosses productions. « Il faut compenser cette différence de budget en imaginant des concepts originaux, inventifs, reprend Viennot. En étant malin. »
Erwan Higuinen
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