Rencontre avec un jeune homme de 30 ans, nouvelle grande figure possible du divertissement français qui aime autant Cyril Hanouna que Brigitte Fontaine.
Marc-Antoine Le Bret a des allures de « boy next door » mais il est pourtant la nouvelle sensation du PAF. Il officie aux Guignols de l’info sur Canal +, sur Europe 1 mais aussi dans On n’est pas couché sur France 2 en tant qu’imitateur, drôle et décalé. Il incarne en quelque sorte une version cool et moderne de Laurent Gerra et consorts où les imitations de Sarkozy et Enrico Macias sont troquées contre celles de Yann Moix et Jean-Claude Van Damme. Rencontre.
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Dans ton spectacle tu commences direct en disant « Je suis imitateur donc je suis ringard ». Tu estimes que tu as besoin de te justifier, et de te démarquer de cette discipline ?
Non mais quand on parle d’imitations, inconsciemment on pense toujours aux vieilles imitations, dans la tête des gens il y a un côté un peu cheap qui est inhérent à la discipline. J’ai voulu montrer que je peux et que j’ai envie d’imiter autre chose que Jacques Chirac.
Mais qui étaient tes idoles quand tu étais petit? Si tu me dis Laurent Gerra ça serait un peu étrange, non ?
Non c’était Laurent Chandemerle, qui habite dans la même commune que mes parents en Bretagne. Il est imitateur depuis très longtemps et en vit assez bien. Il a énormément de talent mais il n’a jamais voulu venir à Paris. Il avait fait la finale de Graines de star il y a 20 ans. Grâce à lui j’ai fait ma première télé chez Patrick Sebastien il y a huit ans. Mais c’était vraiment mon rêve d’être imitateur depuis l’âge de 10 ans, j’avais fait un exposé en 6ème sur le sujet et je l’avais même interviewé ! On se connaît depuis longtemps.
Et comment es-tu arrivé aux Guignols, chez Cyril Hanouna puis chez Laurent Ruquier ?
Cela a pris plusieurs années, au départ j’ai fait des cabarets parisiens, je vivais en Bretagne et je fais des allers retours. Rapidement j’ai rencontré Grégoire, mon auteur et metteur en scène qui m’a ensuite présenté Arsène, mon autre auteur. On a commencé à travailler tous les trois, et à tester les sketchs dans des scènes ouvertes, c’était il y a sept ans. Personne ne comprenait rien à ce que je faisais !
Ensuite j’ai finalement été recruté sur Europe 1 chez Morandini et les Guignols de l’info, à peu près en même temps, il y a 5 ans. Hanouna m’a appelé il y a deux ans et pendant un an et demi j’ai tenu une chronique dans son émission Touche pas à mon poste. Ruquier m’avait appelé l’année dernière mais comme je bossais déjà pour Hanouna je ne pouvais pas cumuler les deux émissions. Je suis sur On n’est pas couché depuis la rentrée de septembre.
Il y a peu de politique dans ton spectacle. Être aux Guignols ne t’a pas donné l’envie de goûter à ça ?
J’essaie de me démarquer des autres imitateurs, comme Nicolas Canteloup ou Laurent Gerra pour qui la politique est au centre de leur travail. Après je n’ai pas forcément cette envie-là de toutes façons. D’une certaine manière, je parle quand même de faits de sociétés dans mon spectacle, mais pas frontalement de politique. Peut-être plus tard, qui sait ?
En revanche tu t’en donnes à cœur joie sur les personnalités de la télévision comme Laurent Ruquier, Laurent Delahousse, Yann Barthès, Julien Lepers, entre autres. Tu as une culture très télé ?
Oui, mais je ne la regarde pas forcément. Je suis plus replay ou je me tiens au courant des actus médiatiques via mon fil Facebook. Mais quand j’étais plus jeune j’étais assez consommateur, je regardais pas mal de séries, comme Hartley Cœurs à vif ! Mais même avant de bosser pour Laurent Ruquier ou Cyril Hanouna, je dois dire que je regardais déjà leurs émissions.
Il y a l’idée de la réussite dans ton spectacle, tu imagines des présentateurs télé faire ton éloge, comme Michel Drucker qui ferait un spécial Vivement Dimanche avec toi. La reconnaissance du public et de tes pairs, c’est important pour toi?
Quand j’étais jeune je voyais les imitateurs à la télé et ça me faisait rêver. C’est pour ça que j’en parle dans mon spectacle. Je m’imaginais être invité dans des émissions de télé et répondre aux questions des journalistes.
Est-ce que tes potes te sollicitent en permanence pour que tu imites des gens en soirées ?
Non, ils n’ont qu’à aller sur Youtube ! Après dans la rue, certaines personnes me demandent d’imiter telle ou telle personne ou m’interpellent pour des photos.
Tu te fais draguer ?
Bien sûr, la télé rend beau ! J’ai remarqué que le comportement des gens change beaucoup en fonction de ta notoriété.
On entend quelques chansons dans ton spectacle, toi tu écoutes quoi ? J’aime bien The Weeknd, et j’aime bien Fauve aussi. Je les ai beaucoup écoutés.
Fauve est un groupe plutôt propice à l’imitation…
Oui c’est vrai mais pas assez de gens ne les connaissent !
Les choix des personnes imitées se font en fonction de leur popularité ?
Bien sûr. Si seulement 20 % des personnes rient dans la salle, c’est excluant pour le reste et j’essaie quand même de parler à tout le monde. A un moment j’imitais Brigitte Fontaine et j’adorais cela, le personnage que j’avais créé à partir de ce qu’elle m’inspirait. Mais trop peu de gens la connaissaient, malheureusement, alors j’ai dû cesser cette imitation.
Tu aimes ce qu’elle fait ?
Oui, de manière générale j’ai un faible pour les gens un peu barrés. J’aime aussi Philippe Katerine. C’est d’ailleurs aussi pour ça que j’aime imiter Julien Lepers et Jean-Claude Van Damme car ils ont un côté fou que j’adore.
Propos recueillis par Sarah Dahan
Marc-Antoine Le Bret est actuellement en représentations au théâtre Le République avec son spectacle Marc-Antoine Le Bret fait des imitations.
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