Lors d’un meeting donné ce 4 décembre pour défendre sa candidature à la mairie de Barcelone, l’ancien Premier ministre Manuel Valls a été chahuté par des manifestants et sympathisants d’extrême gauche.
Une trentaine de militants ont interrompu un discours de Manuel Valls dans le quartier populaire du Raval, dans le centre de Barcelone. Parmi eux, des indépendantistes, des sympathisants d’extrême gauche ou encore des militantes du collectif de prostituées “Putes Llibertàries”. L’offensive avait été lancée par certaines de ses membres qui, selon le Huffington Post, avaient diffusé ce message une demi-heure avant le discours du candidat : “Il semble que Manuel Valls envisage de venir au Raval pour semer son discours rétrograde et contraire à la classe ouvrière, face à ceux qui souffrent le plus des politiques néolibérales et racistes qu’il représente”. Insulté, qualifié de fasciste et de raciste par les personnes sur place, le candidat a été contraint de quitter les lieux escorté par des policiers au bout d’une vingtaine de minutes. Le correspondant d’Europe 1 en Espagne a filmé la scène qu’il a publiée sur Twitter.
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Sortie compliquée pour @manuelvalls dans le Raval. Des indépendantistes et un collectif de prostituées tentent de l’empêcher de parler. On notera que la plupart dénoncent le manque de liberté d’expression pic.twitter.com/ZbZnrcYJtz
— Henry de Laguérie (@henrydelaguerie) December 4, 2018
Drapeaux indépendantistes catalans, antifascistes et banderoles en faveur de la liberté d’expression à la main, les manifestants ont appelé Manuel Valls à rentrer en France et invoqué “moins de police, plus d’éducation”. Valls a estimé que cet incident était une démonstration de “l’intolérance vécue à Barcelone et en Catalogne”. Le parti indépendantiste catalan CUP et Comuns, parti politique de gauche radicale et écologiste qui a porté Ada Colau à la tête de la mairie, ont eux fait entendre leur soutien aux manifestants.
Une campagne difficile
Depuis la fin de l’été, Manuel Valls est candidat à la mairie de Barcelone pour le parti de centre-droit Ciudadanos. L’ancien premier ministre de François Hollande et maire d’Évry a fait l’objet de nombreuses critiques de la part de ses adversaires politiques qui dénoncent son ignorance des enjeux relatifs à une ville hier loin de ses préoccupations. Mi-octobre, un sondage réalisé par El Periodico l’a établi comme le candidat le moins apprécié par l’opinion, loin derrière le candidat du parti indépendantiste Ernest Maragall porté favori.
Opposé aux séparatistes, Valls s’est positionné plus largement contre l’éventail des gauches barcelonaises. Il a établi la sécurité comme l’un des thèmes centraux de sa campagne alors que la criminalité, et surtout les vols, qui ont augmenté de 19% depuis le début de l’année selon des chiffres officiels d’octobre. Depuis plusieurs semaines, il est aussi fortement critiqué après avoir admis dans une interview donnée au journal Ara qu’il ne connaissait par le prix du ticket de métro barcelonais car il se déplaçait exclusivement en taxi, comme le rapporte El Pais. Il lui reste désormais quelques mois pour poursuivre une campagne bien mal entamée. Les élections municipales auront lieu à Barcelone le 26 mai 2019.
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