“En avortant on choisit pour lui la mort, comme si on avait le droit de le tuer“. Voici ce que l’on peut entre autres lire dans un “Manuel Bioéthique des jeunes” distribué dans un lycée privé catholique sous contrat avec l’Etat situé à Montpellier. En couverture un fœtus rose qui demande à ce qu’on arrête “de dire […]
« En avortant on choisit pour lui la mort, comme si on avait le droit de le tuer« . Voici ce que l’on peut entre autres lire dans un « Manuel Bioéthique des jeunes » distribué dans un lycée privé catholique sous contrat avec l’Etat situé à Montpellier.
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En couverture un fœtus rose qui demande à ce qu’on arrête « de dire qu’il n’est pas vivant » car il « entend tout d’ici« . A l’intérieur un mélange d’idées fausses, de jugements moraux, et de témoignages de jeunes filles traumatisées. Le manuel excède le seul cas de l’avortement pour parler contraception mais aussi changement de sexe sous l’intitulé « Pourquoi ne peut-on pas décider de se transformer en homme ou en femme ? »
Produit de la Fondation Lejeune, proche de La Manif pour Tous, le fascicule daterait de 2006. Deux lycéennes choquées se sont empressées de le transmettre au dessinateur Nawak, dont elles suivaient la page Facebook. Ce dernier s’est à sont tour dépêché de relayer sur le réseau social :
Contactée par le HuffPost, l’une des jeunes filles, qui souhaite conserver l’anonymat, explique avoir trouvé le manuel le 27 septembre sur « un présentoir à la vie scolaire de [son] lycée ». « Je voulais envoyer un mail à la direction de mon lycée mais quand j’ai vu l’ampleur que ça prenait sur Internet, j’ai préféré attendre » ajoute-t-elle.
« Un témoignage expliquait qu’une femme pouvait sentir son bébé souffrir, ses yeux brûler »
D’après le HuffPost, le lycée de Montpellier ne serait pas le seul dans ce cas. Une parent d’élèves d’un grand lycée privé parisien a contacté la rédaction pour expliquer que ses « deux filles aînées ont eu entre les mains ce manuel de bioéthique » :
« C’était en classe de première pendant leur « formation humaine et religieuse » donc hors des cours. C’est surtout ma deuxième fille qui m’a alertée en 2013. Pendant la lecture du manuel et de témoignages terribles sur l’avortement, une de ses camarades s’est même évanouie »
Dans ce lycée, comme dans beaucoup d’autres, catéchisme et « parcours » religieux sont assurés par des parents d’élèves. « On leur a expliqué que le stérilet était une méthode d’avortement, un témoignage expliquait qu’une femme qui avortait pouvait sentir son bébé souffrir, ses yeux brûler ou encore que certains avortements démembraient les bébés. » ajoute cette mère de famille, qui raconte s’être insurgé auprès de l’aumônerie :
« Ils se sont justifiés en disant qu’ils donnaient aussi une photocopie de la loi Veil. J’ai alerté la direction de l’enseignement catholique de Paris, ils m’ont répondu qu’ils ne s’occupaient que de la partie pédagogique obligatoire. »
De son côté, la fondation ne voit bien entendu pas ce qu’elle aurait à se reprocher. « Ce manuel a été écrit par des médecins, des juristes, des philosophes. On y expose de manière objective la question de l’avortement » ont-ils certifié au HuffPost. « Nous n’avons jamais eu de souci. Ce n’est pas comme si c’était diffusé dans un centre de planning familial. Lorsque l’on met ses enfants dans un établissement catholique, pourquoi s’en étonner? C’est la position de l’église sur l’avortement. »
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