L’attentat qui a fait au moins 22 morts à Manchester ce 22 mai rappelle que l’Angleterre et cette ville en particulier sont touchés de manière récurrente par le terrorisme.
Le sort et la folie meurtrière s’acharnent contre l’Angleterre. Ce 22 mai, un attentat-suicide a fait au moins 22 morts et 59 blessés à Manchester, dans le centre du pays, lors d’un concert d’Ariana Grande à la Manchester Arena (une des plus grandes salles de concert d’Europe). Dans la presse britannique et ailleurs dans le monde, on se souvient que l’Angleterre a été la cible à de multiples reprises du terrorisme, et que Manchester en porte aussi les cicatrices.
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Deux mois jour pour jour après l’attentat du pont de Westminster à Londres
Le dernier attentat en date est celui de Westminster, à Londres, le 22 mars 2017, il y a exactement deux mois. Un homme vêtu tout de noir avait foncé dans la foule à bord d’une Hyundai i40 grise, sur le pont très touristique situé près du Parlement. Il avait fauché une vingtaine de passants, avant de sortir de son véhicule et de poignarder à mort un policier, pour finir par être abattu. Au total, cet attentat rapidement qualifié de « terroriste » a fait cinq morts et 27 blessés. D’après le chef de la section antiterroriste de la police britannique, l’assaillant était « inspiré par le terrorisme international ». L’attentat a été revendiqué par l’organisation Etat islamique. Le niveau d’alerte, de 4 sur 5, n’a pas été rehaussé après cet attentat.
https://twitter.com/1alexcam/status/844562960475455488
En 2013, il y a tout juste 4 ans, un soldat poignardé à Londres
La date de l’attentat a-t-elle été choisie au hasard ? En tout cas, elle résonne avec l’assassinat de Lee Rigby, le 22 mai 2013, il y a tout juste quatre ans, dans le sud-est de Londres. Ce soldat de l’armée britannique a été percuté par une voiture puis assassiné à coups de couteaux. L’un des meurtriers a déclaré vouloir venger les « musulmans tués par des soldats britanniques ».
The Manchester terror attack happened on the fourth anniversary of Lee Rigby's vicious murder https://t.co/vNv4HybHif pic.twitter.com/HezNSwnFUy
— The Sun (@TheSun) May 23, 2017
En 2007, Glasgow et Piccadilly Circus échappent au massacre
Le 30 juin 2007, l’aéroport de Glasgow, en Ecosse, a été attaqué par un 4×4 rempli de bouteilles de gaz. Finalement, le véhicule précipité sur le terminal très fréquenté de l’aéroport n’a pas explosé. La veille, deux Mercedes piégées avaient été découvertes à Piccadilly Circus, lieu très touristique de Londres. Là encore un problème technique a empêché l’explosion, qui aurait pu être très meurtrière. Un « extrémiste religieux et fanatique » était à l’origine de cette attaque. Il s’était dit révolté par l’intervention de la Grande-Bretagne en Irak.
En 2005, « Londres a réussi à survivre à ça »
Le parallèle le plus direct avec l’attentat de ce 22 mai 2017 est fait en Angleterre avec l’attentat de 2005. Le maire de Manchester lui-même, Andy Burnham, élu il y a seulement deux semaines, y a fait référence :
« J’étais au ministère de l’intérieur en tant que sous-secrétaire d’Etat le jour de l’attaque, et je me souviens de ce que Londres a ressenti ce jour-là. Je m’en souviens très précisément. La manière dont Londres a réussi à survivre à ça, nous la vivrons exactement de la même manière à Manchester, d’une manière unique. Nous allons rester forts et nous allons rester unis, car c’est ce que nous sommes. C’est ce que nous faisons. Pour qu’ils ne gagnent pas. Nous sommes en deuil, et nous sommes dans la douleur aujourd’hui, mais nous sommes forts. »
Le 7 juillet 2005, dans la dernière attaque de grande ampleur qu’a connue l’Angleterre, une série d’attentats-suicides avaient fait 56 morts, dont 4 kamikazes, et 700 blessés dans les transports de Londres. Quatre bombes avaient explosé à l’heure de pointe, plongeant la ville dans la panique. Un groupe proche d’Al-Qaïda avait revendiqué l’attaque. Quinze jours plus tard, le métro londonien était encore visé. Mais les bombes artisanales n’ont heureusement pas explosé. Dix ans après ces attentats, une survivante les avait racontés dans un court-métrage sensible, à voir ici :
Manchester, une histoire tragique
L’histoire de Manchester est marquée par le terrorisme, car elle a été au centre du conflit entre l’Armée républicaine irlandaise (IRA), qui se battait pour l’indépendance de l’Irlande du Nord, et l’Angleterre. En 1996, l’IRA avait déposé une bombe de 1 500 kilos en plein centre de la ville. Elle avait prévenu les forces de l’ordre une demi-heure avant la détonation, ce qui avait donné lieu à une gigantesque évacuation de 80 000 personnes. 212 personnes avaient été blessées, et miraculeusement, personne n’avait été tué dans l’attaque. Celle-ci avait ravagé la ville, qui s’était reconstruite patiemment ensuite. Elle en a gardé des cicatrices, comme elle en gardera de cet attentat de 2017, le plus important sur le sol britannique depuis le 7 juillet 2005.
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