Malgré une refonte profonde des programmes et une volée de nouveaux chroniqueurs, les audiences d’Europe 1 sont en chute libre et atteignent en cette rentrée une baisse historique.
Le rebond espéré par la nouvelle grille des programmes annoncée à la rentrée pour Europe 1 est loin de rencontrer le succès escompté. La chute du nombre d’auditeurs a même augmenté, selon les derniers chiffres publiés 15 novembre par Médiamétrie. Sur la période charnière septembre-octobre, la radio d’Arnaud Lagardère perd 154 000 auditeurs par rapport à la rentrée dernière pour atteindre 6,2% d’audience, son niveau le plus bas hors période estivale depuis sa création. RTL reste leader des écoutes à 11,8% malgré une légère baisse, talonnée à 11,5% de parts d’audience par France Inter, qui progresse quant à elle légèrement de 0,4%. Une hausse probablement aidée par le tandem de Nicolas Demorand et Léa Salamé, aux commandes de la matinale, et auxquels l’ancien ministre de l’écologie Nicolas Hulot avait annoncé en exclusivité en direct sa démission fin août. La baisse des audiences enregistrée par Europe 1 est devenue structurelle depuis plusieurs années, malgré des renouvellements inefficaces à la direction et aux programmes.
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Des renouvellements inefficaces
Les bouleversements ont été nombreux pour les auditeurs d’Europe 1 en cette rentrée 2018/2019. Un an après son arrivée, Patrick Cohen a quitté l’émission matinale début juillet. Nikos Aliagas l’a remplacé au mois de septembre. C’est l’échec de cette reprise qui est essentiellement à déplorer au regard des chiffres d’audience constatés.
Laurence Boccolini s’est aussi vu confier une émission quotidienne d’aide aux auditeurs de 16 à 18h. Symptôme des bouleversements permanents sur la station : cette émission a été rabotée d’une heure au bout d’une semaine et est devenue une émission de jeu renommée Êtes-vous prêts à jouer le jeu. Auparavant présentatrices d’émissions le week-end, Anne Roumanoff et Wendy Bouchard ont aussi vu leurs créneaux déplacés sur des programmes quotidiens.
Des remplacements et aller-retours nombreux et fréquents, à l’image de la chaise tournante de la direction d’Europe 1. En mai 2018, un an après la nomination de Frédéric Schlesinger, c’est Laurent Guimier, auparavant à Radio France, qui devient vice-président de la station ainsi que de RFM et Virgin Radio, toutes trois détenues par le groupe Lagardère. Ce dernier a salué sur les réseaux sociaux le succès de ces deux radios musicales, tout en tentant de minimiser la chute des audiences d’Europe 1.
je suis fier du travail des équipes d’@Europe1. Les résultats ne sont pas encore là mais l’antenne est celle que nous voulions, de 5h à 1h. Pas question de tout casser après 80 jours ! La stabilité et la rigueur permettront le retour des auditeurs que mérite notre superbe marque
— Laurent Guimier ???? (@laurentguimier) 15 novembre 2018
Une baisse historique des audiences
Née en 1945, Europe 1 traverse une situation critique de baisse des audiences depuis une dizaine d’années. Sa naissance et son évolution première l’avaient illustrée comme contre-pouvoir essentiel face à l’information publique. En mai 1968, retransmettant des émissions en direct sur les lieux de contestation, elle avait par exemple été surnommée “Radio barricades” et accusée par le pouvoir de favoriser les manifestants. Un succès désormais lointain pour la station. Depuis 2010, malgré des changements réguliers en termes de programmation, les résultats d’audience ont continué de baisser pour atteindre un niveau alarmant à la rentrée 2018/2018. L’arrivée de Patrick Cohen à la matinale avait déjà été qualifiée à l’époque de “sauvetage raté”. Une chute libre encore aggravée par les chiffres publiés aujourd’hui par Médiamétrie : désormais neuvième radio de France derrière France Bleu, Skyrock ou Nostalgie, l’histoire se répète tristement pour Europe 1 qui, en se réinventant, ne redresse toujours pas la barre du côté des auditeurs.
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