Lundi, Nicolas Sarkozy se trouvait à Abou Dhabi pour y donner une conférence privée « très rémunérée » selon l’hebdomadaire « Marianne ». Au même moment, à Paris, son parti préparait un bureau politique sous haute tension, au lendemain de la déroute de l’UMP dans la législative partielle du Doubs. Un mélange des genres de l’ancien Président qui inquiète de plus en plus l’UMP.
Où était donc passé le Président de l’UMP Nicolas Sarkozy, lundi dernier ? En tout cas pas à Paris où devait se tenir, le lendemain, un bureau politique sous haute tension, après la déroute du parti d’opposition de la droite (arrivé troisième) lors de la législative partielle organisée dimanche, à Audincourt dans le Doubs. Nicolas Sarkozy se trouvait en fait à Abou Dhabi, dans les Emirats arabes unis, invité par le Cheikh Mansour, selon l’hebdomadaire Marianne. Aucune précision n’a été donnée sur le montant touché par Nicolas Sarkozy, Marianne précisant simplement que cette conférence était « très rémunérée ». Le déplacement a été confirmé par des proches de l’ancien Président.
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SI cette escapade peut se révéler choquante, c’est parce que l’ancien Président de la République, malgré un retour sur la scène politique catastrophique, en septembre dernier, continue son dangereux mélange des genres entre fonctions officielles au sein de l’UMP (il en est redevenu le président le 29 novembre 2014) et son statut d’ancien Président de la République, devenu « conférencier international ». Il y a quelques semaines, des révélations dues à l’écologiste Raymond Avrillier, avaient mis en évidence le train de vie de l’ancien président de la République. Un train de vie auquel Nicolas Sarkozy a le droit, selon une lettre de Laurent Fabius datant de 1985, mais qui pose quelques problèmes, quant à l’utilisation des moyens alloués par la République à des fins privées.
Aucune ambiguïté possible pour sa conseillère en communication
Sa conseillère en communication, Véronique Waché, avait alors expliqué à Mediapart que « Nicolas Sarkozy [travaillait] trois jours par semaine à l’UMP et deux jours rue de Miromesnil, où [étaient] organisés des rendez-vous non politiques avec des personnalités diplomatiques ou de la société civile, qui ne [venaient] pas voir le président de l’UMP mais l’ancien chef d’Etat. Avant d’ajouter, sans rire, « pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïtés. »
Mais en coulisses, son parti commence à s’agacer. Mercredi, son ex-concurrent à la présidence de l’UMP, Bruno Le Maire, avait publiquement affirmé qu' »il faudrait que Sarko arrête de fricoter avec les gens du Qatar », d’après Le Canard Enchaîné. Invité sur Europe 1 ce matin, Christian Estrosi n’a, pour une fois, pas ménagé son champion. Quand le journaliste Jean-Pierre Elkabach lui demande de confirmer le déplacement de Nicolas Sarkozy, le maire de Nice s’agace : « Je ne le sais pas ! Demandez cela à ses porte-paroles ou à lui-même. Christian Estrosi est un homme libre ».
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En décembre, quelques jours seulement après son élection à la tête de l’UMP, il s’était envolé au Qatar pour donner une conférence, à l’invitation de la Qatar National Bank, rapportait l’hebdomadaire Paris Match. Au mois de novembre c’est le magazine Capital qui avait entrepris de lister les révélations successives sur le train de vie de Nicolas Sarkozy : ses revenus d’ancien chef d’Etat, ses conférences très bien payées, ses entrées dans les palaces ou encore ses frais de bouche.
En 2008, Nicolas Sarkozy à l’Elysée, prophétisait : « Pour l’instant, je fais président, mais un jour j’irai faire du fric ». Renforçant à sa manière la maxime répandue selon laquelle, « on n’est jamais mieux servis que par soi-même. »
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