A la veille de la Journée internationale des droits des femmes, la Tour Eiffel a été illuminée du slogan « Maintenant on agit », lancé à l’initiative de la Fondation des Femmes, en présence de la maire de Paris Anne Hidalgo et de la ministre de la Culture Françoise Nyssen. Reportage.
Mercredi 7 mars, 18h30, une petite foule vêtue de violet est rassemblée place du Trocadéro. Plusieurs personnes arborent à la poitrine un ruban blanc, symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes. Popularisé lors de la 43e cérémonie des César, ce petit ruban fait office de logo à la Fondation des Femmes depuis sa création en 2015.
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A la veille de la journée internationale des droits des femmes ses membres, accompagnés d’une poignée de journalistes, se sont rassemblés face à la Tour Eiffel qui, pour la première fois, va se parer d’un mot d’ordre féministe. Une fierté pour les membres de la Fondation, qui sourient : « C’est classe, non ?« . A l’heure dite, s’affiche en lettres bleues pâles le mot d’ordre : « #MaintenantOnAgit ». Comprendre : « Maintenant on donne !« , plaisante Anne-Cécile Mailfert, à l’origine de la Fondation.
On the eve of International Women’s Day, the mayor of @Paris , @Anne_Hidalgo campaigned for the Women’s Foundation. The message “MaintenantOnAgit” is projected onto the Eiffel Tower this Wednesday, March 7th from 7pm to midnight. pic.twitter.com/Th8A0Ywd6U
— La tour Eiffel (@LaTourEiffel) 7 mars 2018
Des paroles aux actes
Lancé le 27 février dernier, le mouvement #MaintenantOnAgit est une campagne de dons visant à lutter contre les violences sexistes. Les fonds rassemblés serviront à financer les structures venant en aide aux femmes victimes par le biais d’un soutien juridique, psychologique et social lors de leurs démarches judiciaires. Comme Anne-Cécile Mailfert le confie aux Inrocks :
« Les associations d’aides aux femmes victimes de violences sont souvent de petites structures, qui n’ont pas les moyens techniques de prospecter et de rassembler des fonds. Concrètement, elles passent le plus clair de leur temps à répondre au téléphone aux les femmes qui les sollicitent et à les accueillir au mieux. La Fondation des Femmes sert à ça, à centraliser pour rassembler les moyens nécessaires à un accompagnement des femmes qui en ont besoin. »
#8mars, #WomensDay, #journeedesdroitsdesfemmes … On s’est indigné, mobilisé, rassemblé…. #MaintenantOnAgit.
Mobilisons-nous sur https://t.co/wUxKePmetr ✊ pic.twitter.com/jgxSOmkKiU— Fondation des Femmes (@Fondationfemmes) 8 mars 2018
Un appel aux dons a donc été lancé pour aider au financement de plusieurs associations féministes membres de la Fondation comme l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail, le Collectif Féministe Contre le Viol, l’Espace Femme Geneviève D ou Prendre le droit. « Nous sommes dans une situation d’urgence, insiste Anne-Cécile Mailfert, et pour l’instant le budget étatique n’a pas augmenté. Or, il est primordial que ces associations voient leurs subventions augmentées car elles remplissent une mission de service public. »
Le « # » présent en tête du slogan invite au partage, et est une référence directe au mouvement #metoo qui a accompagné la libération de la parole des femmes depuis octobre 2017 : « Il s’agit de dire qu’on entre dans une autre phase, que la libération de la parole, nécessaire, doit maintenant s’accompagner d’actes concrets en faveur de l’égalité« , explique Geneviève Garrigos, membre de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), qui ajoute : « On dit aux femmes qui s’expriment sur Twitter que les réseaux sociaux ne sont pas un tribunal, certes, mais dans ce cas il faut tout faire pour leur donner accès à la Justice« .
Un symbole national et international
La ministre de la Culture Françoise Nyssen et de la maire de Paris Anne Hidalgo avaient répondu présentes à l’invitation de la Fondation des Femmes. En compagnie de présidentes d’associations et de membres de la Fondation, elles ont pris la parole, affirmant leur soutien à la cause des femmes et au travail des associations.
C’est en un lieu hautement symbolique, le Parvis des droits de l’Homme – « des droits humains« , corrige Anne Hidalgo – que les intervenantes se sont rassemblées. Après plusieurs mois de « libération de la parole des femmes », qui ont aussi été le théâtre de bon nombre d’attaques à l’encontre de ces dernières, la maire de Paris à tenu à ré-affirmer le caractère inclusif de ce mouvement : « Notre combat n’est pas un combat contre, mais un combat pour« , a-t-elle assuré, ajoutant que toutes et tous avaient à gagner à une diminution des violences.
Même son de cloche du côté de la ministre de la Cultre, Françoise Nyssen, qui a salué le travail des associations. Poliment interpellée par Geneviève Garrigos sur une plus forte action du gouvernement, elle a tenu à assurer de la grande implication de tous les ministères sur ces questions.
Après de courtes prises de paroles, et quelques photos souvenirs, le froid a vite dispersé les participant.e.s. Jusqu’à minuit, le slogan est resté affiché sur la Dame de Fer. La campagne de dons, elle, est toujours ouverte.
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