L’hystérie collective qui entoure le look de la série Mad Men est-elle justifiée ? Bah non. Pas vraiment.
1 > Don Draper n’a pas de tailleur
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Au début des années 60, les types de valeur avaient au moins une maîtresse et un tailleur. C’était le deal. Et si Don Draper gère plutôt pas mal le premier impératif (pas mal du tout, même), il se plante sur le second. Au cours des trois premières saisons, rien. Pas un vieil ourlet à retaper. Pas une séance d’essayage ou de choix de tissus. Don Draper n’a pas de tailleur et, du coup, il morfle un peu. Là, il est coincé dans un mauvais costume de prêt-à-porter, rigide, cartonné. Plus grave, il enfreint une règle d’élégance majeure. Trop longues, les manches de sa veste ne laissent pas apparaître le centimètre de chemise réglementaire. On s’en fout un peu. Mais à l’époque c’est le genre d’affaire qui pouvait déboucher sur un entretien préalable au licenciement.
2 > Une cravate anachronique
Sur l’internet, des types dont la vie amoureuse doit se résumer à quelques paquets de Crackers Belin répertorient les anachronismes de Mad Men. Ils ont remarqué que plusieurs typos utilisées dans la série n’existaient pas au début des années 60. Dans l’épisode 10 de la saison 3, ils ont aussi identifié sur une étagère trois bouquins datés de 1986, 1987 ou 1990. Alors, on a un cadeau pour vous, les geeks. Cette cravate-là ne colle pas non plus. A vue d’oeil, elle fait trois centimètres de large. Or ces cravates anorexiques n’existaient pas au début des années 60. Elles sont apparues plus tard, à la fin des années 70, avec les punks, avant de revenir en force avec Hedi Slimane au début des années 2000.
3 > Cooper à la noce
Visiblement, Roger Sterling va se marier. Il est déguisé pour. Il a la cravate brillante, un peu couleur huître, et la pochette crantée. Parlons-en de cette pochette crantée, parce qu’elle a un secret. A moins d’être champion olympique d’origami, il est impossible d’obtenir un tel résultat avec une pochette classique. Les pochettes de ce genre sont donc factices, elles sont tenues par un morceau de carton. En matière d’élégance, c’est le mal absolu. A égalité, disons, avec les jeans ornés de broderies de dragons sur les fesses.
4 > Les ceintures de chasteté
Dans ce tableau, il y a quand même une réussite stylistique, c’est vrai. La ceinture de Peggy Olson est parfaite. Et pas seulement parce qu’elle lui fait une taille de guêpe. Il y a un message derrière tout ça. Peggy, qui ne cesse de monter en puissance dans la boîte, est en train de se libérer des conventions et de s’affranchir du joug masculin. La ceinture est encore là, mais, clairement, elle la sert de plus en plus. Contrairement à sa voisine, qui l’assume beaucoup plus, Peggy s’apprête à faire sauter le verrou.
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