Dans une interview accordée au magazine américain Forbes, le président de la République affirme son envie de supprimer “l’exit tax” qu’il considère comme néfaste pour le pays.
En une du magazine Forbes, Emmanuel Macron est qualifié de “chef des marchés libres”. Dans cette interview à paraître le 31 mai, le président annonce son envie de supprimer “l’exit tax” dès 2019. Il s’agit d’une mesure mise en place par Nicolas Sarkozy en 2011 dans le but de lutter contre l’évasion fiscale. Le principe : faire payer les entrepreneurs transférant leur domicile fiscal à l’étranger, notamment en Belgique, pour échapper au fisc français.
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French President Emmanuel Macron is transforming France into an entrepreneurial hotbedhttps://t.co/VaURZvEI6f pic.twitter.com/PFaIgtUOpW
— Forbes (@Forbes) 1 mai 2018
“Elle envoie un message négatif aux entrepreneurs en France, plus qu’aux investisseurs. Pourquoi ? Parce qu’elle implique qu’au-delà d’un certain seuil, vous allez être pénalisé si vous quittez le pays. Et c’est un gros problème pour nos propres start-up, parce que la plupart d’entre elles, considérant la France moins attractive que l’étranger, ont décidé de se lancer de zéro depuis l’étranger rien que pour échapper à cette taxe », explique Emmanuel Macron au magazine d’économie américain, dont des extraits ont été traduits par le Huffington Post. Le président est catégorique : “Je ne veux aucune ‘exit tax’”.
« Il faut pouvoir divorcer »
Ce dernier justifie cette décision en affirmant que “cela ne fait aucun sens”. Pour lui, “les gens sont libres d’investir où ils veulent: si vous êtes capable d’attirer des investisseurs, tant mieux pour vous, mais si vous n’y arrivez pas, alors il faut pouvoir divorcer. Et je crois que si vous voulez vous marier, vous ne devez pas avoir à expliquer à votre conjoint : ‘Si tu m’épouses, alors tu ne pourras jamais divorcer’. Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure manière d’être avec quelqu’un que l’on aime. Alors je suis pour que l’on soit libre de se marier, mais aussi de divorcer. »
Emmanuel Macron, récemment qualifié de “président des très riches” par François Hollande, assure que cette mesure n’est pas favorable pour la France. « Vous savez, elle n’est pas particulièrement bonne pour les finances publiques françaises non plus. C’est infime et cela représente un coût d’opportunité. La plupart des réformes que notre gouvernement a mises en place depuis le début de mon mandat ont pour objectif de réduire le coût de l’échec entrepreneurial. Et désormais, il est plus simple et quasiment sans coût de rencontrer l’échec, ce qui est le meilleur moyen d’encourager les entrepreneurs à essayer et à réussir. »
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