Emmanuel Macron est « en marche ». Ce jeu de mots a fleuri un peu partout dans la presse et sur les réseaux sociaux depuis l’annonce, mardi 30 août, de la démission du ministre de l’Economie. Au moment de son discours devant la presse, l’énarque a esquissé quelques phrases pour expliquer son départ du gouvernement :
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« J’ai touché du doigt les limites de notre système politique. Il pousse à des compromis de dernière minute car le travail d’explication est rarement mené. Il fait la part belle aux peurs des uns et des autres, à défaut d’avoir construit un consensus idéologique et de fond. Il produit des solutions imparfaites et fait trop souvent abstraction de la simple réalité. Toutes ces limites ont construit notre impuissance collective et le fait que nous ne puissions pas aller plus loin. »
L’allocution a également été le moment pour Emmanuel Macron de dresser le bilan de ses actions. Il s’est dit satisfait sur le plan international, européen et national, et a expliqué avoir mené des actions de « grande ampleur », qui ont permis de redonner à l’Etat « la place qui doit être la sienne ». L’énarque a cependant entretenu un certain flou quant à sa candidature en 2017.
« J’ai de l’ambition, je l’assume totalement »
Invité le même jour du JT de TF1, l’ancien locataire de Bercy a plus longuement précisé les raisons de sa démission. Il a avoué vouloir être « libre d’agir, de proposer, de rassembler » et « responsable d’une nouvelle offre politique » :
« Nous devons prendre d’autres risques, c’est-à-dire proposer d’autres choses, refonder de manière utile une offre politique qui propose dans ce moment de porter une voix progressiste »
https://www.youtube.com/watch?v=wSk0SY4KC9A
Emmanuel Macron en a profité pour rappeler qu’il a « aimé d’être au gouvernement » et qu’il a un « profond respect » pour le Président de la République, le Premier ministre et ses collègues. Il a surtout martelé qu’il était bien de gauche :
« J’ai toujours été clair. Pour ma part, je suis de gauche. Une gauche qui se confronte au réel (…) C’est ma culture, mon origine. Ma volonté est de rassembler autour de valeurs qui dépassent le clivage »
Tout au long de l’interview, Gilles Bouleau a questionné à plusieurs reprises le jeune énarque sur ses ambitions pour 2017, qui s’est à chaque fois muré dans le silence et a usé d’une certaine langue de bois. A la fin de l’entretien, le journaliste a fait une dernière tentative, en demandant à Macron : « Lorsque vous vous rasez le matin, est-ce-que vous vous dites que vous avez un destin ? ». Une question qui rappelle celle posée par Alain Duhamel à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, en 2003. Et la réponse de Macron est un peu plus ambigüe que celle de l’ancien Président du parti Les Républicains :
« Ceux qui ont ce genre de réflexes le matin peuvent sombrer dans le narcissisme, je sais que cette question est une question récurrente. J’ai une volonté le matin quand je me lève, c’est d’aller de l’avant, d’être cohérent avec les idées que je porte. (…) J’ai de l’ambition, je l’assume totalement. (…) J’en ai pour mon pays, pour moi, pour ceux qui m’entourent, mais j’ai une volonté c’est de porter l’espérance, et il y a une très jolie phrase de Bernanos : « L’espérance c’est le premier risque. C’est le risque des risques. » Et c’est cela que nous allons faire ».
Avant de pouvoir changer les choses, Emmanuel Macron devra en tout cas convaincre les jeunes qui ne font pas partie de ceux qui lui font le plus confiance. Parmi les 40% des Français qui lui font confiance en août 2016, 50% sont âgés de 65 ans et plus contre 32% âgés de moins de 35 ans.
Confiance @EmmanuelMacron surtout portée par les personnes âgées de 65 ans et plus #Macron pic.twitter.com/4MUEvFKY4a
— Jean-Daniel Lévy (@jdlevy) 31 août 2016
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