A Versailles se tient, ce lundi après-midi, un discours exceptionnel du chef de l’Etat devant le congrès.
Lors de sa campagne, Emmanuel Macron s’était engagé à faire de ce discours une véritable tradition, quelque peu inspirée par les pratiques américaines. C’est donc devant 900 députés et sénateurs que le président dresse le bilan de l’année écoulée et donne un cap à ses réformes.
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Au plus bas dans les sondages d’opinion, le président ne cesse de s’attirer les foudres, à gauche comme à droite, critiqué pour une politique considérée comme solitaire et trop autoritaire, « même vis-à-vis des parlementaires », selon le politologue Olivier Rouquan sur Europe 1. Vilipendé par la France Insoumise (LFI) comme par les membres des Républicains (LR), le chef de l’Etat devra faire face à un boycott de l’événement, au lancement du hashtag #MacronMonarc, ainsi qu’à une pétition contre sa réforme constitutionnelle. Selon une enquête d’Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo, les Français seraient 84% à considérer que le chef d’Etat « manque d’humilité ».
Trop autoritaire
Malgré les soubresauts ayant eu lieu au sein du camp Macron et une actualité peu reluisante, la solennité d’un discours tend à montrer qu’il existe toujours un chef à la tête des opérations. Après le chahut provoqué par des ratés de communication à répétition (la « mafia des Bretons » ; les remontrances à un collégien…), le manque d’effet des politiques opérées inquiète et les soutiens du chef d’Etat réclament des réponses. En effet, selon Ifop, les sympathisants macronistes d’avril 2017 ne seraient plus que 66% à souhaiter voter LREM aux prochaines européennes. Chiffre inquiétant pour la formation, tandis que 19% des Français se disent prêts à voter pour la liste du Rassemblement National (RN, ex-Front National).
Autre problème : le coût de l’événement. En effet, la réunion du Parlement en Congrès s’estime à 27 000 euros : une somme qui paraît, pour certains, contradictoire avec les différentes entreprises présidentielles de coupes budgétaires.
Ce lundi aura donc lieu un événement qui attire doutes et suppositions. Si, selon un député de la majorité, « il y a dans le pays une demande d’autorité voire de bonapartisme qui ne faiblit pas », Emmanuel Macron demeure toujours critiqué pour ses pratiques de « monarque ». L’an II de l’ère macroniste commence donc avec ce discours tant attendu.
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