Macron, chômage, impôts… Ce qu’il faut retenir de l’interview de François Hollande

Invité de la matinale d’Europe 1 ce mardi 17 mai, François Hollande s’est exprimé sur le chômage, la loi Travail mais aussi l’annulation du concert de Black M à Verdun.

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Alors que l’Hexagone s’apprête à vivre une journée de fortes mobilisations, Hollande a assuré qu’il ne « cédera pas » sur la loi El Khomri, qu’il considère comme le fruit d’un « compromis« , d' »un équilibre ». « Je ne céderai pas parce qu’il y a eu trop de gouvernements qui ont cédé […] pour que moi-même, dans des circonstances qui ne sont pas faciles, je puisse céder, dès lors qu’un compromis a été trouvé, un équilibre a été obtenu, que les syndicats réformistes sont derrière ce texte et qu’il y a une majorité de socialistes qui sont en faveur. » a-t-il martelé, avant de reconnaître que « la bataille contre le chômage n’est pas gagnée ». « Elle le sera quand on aura une baisse continue du chômage pendant plusieurs mois » a-t-il estimé.

De Carlos Ghosn à Macron

Interrogé sur les salaires mirobolants de certains patrons français ayant récemment fait polémique (7,251 millions d’euros pour Carlos Ghosn, PDG de Renault; 5,4 millions d’euros pour Carlos Tavares de PSA), Hollande a appelé les autorités du patronat à « avoir cette exigence morale« . « A la loi d’intervenir pour des règles plus simples, plus claires, si rien ne se fait du côté patronal » a-t-il précisé.

Évoquant Emmanuel Macron, qui a lancé son propre mouvement politique, « En marche », le président de la République a estimé qu’il avait « le droit de développer ses idées », tant qu’il faisait preuve de « solidarité gouvernementale ». « Ce que je lui demande, et il le fait, c’est de mettre en œuvre cette politique, c’est de promouvoir cet engagement en faveur de l’économie, des entreprises, de la technologie, des start-up, puisque c’est son domaine de compétence. » a rappelé Hollande, assurant, au passage, qu’un tel mouvement n’aurait aucun poids politique lors des présidentielles:

« En dehors du gouvernement qui est aujourd’hui en place, il n’y a pas d’alternative à gauche. (…) Il n’y a pas un mouvement [à gauche] qui aujourd’hui puisse accéder au second tour de l’élection présidentielle et puisse, sans avoir notre appui, conduire les destinées de la France. Il peut y avoir des propositions de gauche, il peut y avoir des idées de gauche, des ambitions de gauche, heureusement, mais il n’y a pas d’alternative en dehors de la ligne que je représente. »

Nouvel épisode dans la saga Black M

François Hollande a également affirmé être prêt à mettre « les moyens pour sécuriser » un concert du rappeur Black M. L’ex-membre de Sexion d’Assaut devait se produit à Verdun le 29 mai suite à la cérémonie de commémorations de la bataille, mais a finalement vu son concert annulé par le maire (PS) de la ville, Samuel Hazard, invoquant des « risques de troubles à l’ordre public ». Selon Hollande, ce dernier « a subi des pressions inouïes de violences, de haine parce que c’était Black M qui avait été choisi. » « Si le maire voulait – c’est à lui d’en décider – eh bien, l’État mettrait les moyens pour sécuriser le concert. Et, de toute façon, les subventions qui avaient été promises pour ce spectacle ou pour d’autres seraient maintenues » a-t-il conclu.

Enfin concernant sa désormais fameuse formule « ça va mieux »- introduite le 14 avril dans l’émission Dialogues citoyens sur France 2, le président de la République a précisé : « Ce n’est pas pour dire « tout va bien ». ça va effectivement mieux pour la France, pas forcément pour tous les Français, j’en conviens ». Avant de s’appuyer sur les chiffres de la croissance :

« Nous allons faire 1,2%, 1,3%. Et en 2016 nous serons sans doute à 1,5%. Ça va mieux puisque quand je suis arrivé aux responsabilités, c’était 0,2%. Donc ça va mieux. »