Lors d’une allocution retransmise en direct, le chef de l’Etat a détaillé des premières mesures pour aider le monde de la culture face au Coronavirus. Une intervention très attendue.
Emmanuel Macron a – enfin – pris la parole ce mercredi 6 mai, aux côtés de Franck Riester, le ministre de la Culture, pour aborder la question de la crise de la culture face au Covid-19 et au confinement. Dans un long monologue, manches retroussées, le président de la République a évoqué les inquiétudes sur le sort des intermittents du spectacle. Il a formulé le souhait que leurs droits « soient prolongés d’une année au-delà des six mois où leur activité aura été impossible ou très dégradée”. Soit jusqu’à fin août 2021. « On s’engage sur les artistes auteurs, donc ils bénéficieront de l’exonération des cotisations pour quatre mois », a-t-il également déclaré.
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Le chef de l’Etat a mentionné la possibilité que les intermittents interviennent dans les écoles, dans le cadre d’activités qui seraient « payées par l’Etat » et qui permettraient de « réinventer d’autres formes de colonies de vacances apprenantes et culturelles ».
Emmanuel Macron a, par ailleurs, annoncé la création d’un fonds d’indemnisation temporaire « qui pourra, au cas par cas, pour les séries, pour les tournages qui doivent être annulés ou reportés, nous aider à indemniser ». Le Centre national de la musique doit, lui, être redoté de 50 millions d’euros.
Grand programme de commandes publiques
Autre mesure évoquée : le lancement d’un « grand programme de commandes publiques », qui concernerait le spectacle vivant mais aussi les métiers d’art, la littérature, les arts plastiques. « Je pense en particulier aux créateurs de moins de 30 ans », a-t-il précisé.
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Concernant les événements culturels des mois à venir, Emmanuel Macron est resté assez évasif : « Sur la question de la saison prochaine : il va falloir l’inventer. (…) Est-ce qu’on pourra revenir aux saisons habituelles ? Je ne sais pas. » Estimant qu’« on ne peut pas rouvrir les salles à plein », il a constaté qu’ »il faudra peut-être le faire différemment ».
Franck Riester est ensuite intervenu pour dire que les librairies, les disquaires, les bibliothèques, les galeries d’art ainsi que certains musées pourront rouvrir à partir du 11 mai. Comme déjà annoncé, les grands rassemblements de plus de 5 000 personnes ne seront pas autorisés avant début septembre.
Visioconférence de plus de deux heures
Avant cette allocution, le chef de l’Etat avait mené une visioconférence de plus de deux heures avec des artistes de différents domaines (cinéma, théâtre, littérature, musique classique, musiques actuelles, art contemporain, danse, cirque contemporain). Selon le site de BFMTV, étaient présents : la comédienne Sandrine Kiberlain, la musicienne Catherine Ringer, le rappeur Abd al Malik, l’écrivain Aurélien Bellanger, la chorégraphe Mathilde Monnier, l’artiste Laurent Grasso, les réalisateurs Eric Tolédano et Olivier Nakache, le chef d’orchestre Sébastien Daucé, le metteur en scène Stanislas Nordey, la soprano Sabine Devieilhe, l’actrice de théâtre Norah Krief, et l’artiste Camille Decourtye. En plus de Franck Riester, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et Muriel Pénicaud, ministre du Travail, étaient également aux côtés d’Emmanuel Macron.
De nombreuses personnalités du monde de la culture avaient interpellé le président de la République dans une tribune publiée vendredi 30 avril dans Le Monde. “Comment feront les intermittents pour pouvoir continuer à acheter à manger après la prolongation de trois mois qui a été décidée ? Comment feront les auteurs, qui ne bénéficient même pas de ce système ?”, questionnait le texte.
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