Aux Inrockuptibles, nous étions naïfs: nous pensions que depuis Mai 68, seuls les ministres de l’Intérieur interdisaient les concerts. Et bien non, le ministre de la Culture nous empêche aujourd’hui d’en organiser deux, en juin au Louvre.
Aux Inrockuptibles, nous étions naïfs: nous pensions que depuis Mai 68, seuls les ministres de l’Intérieur interdisaient les concerts. Et bien non. Voici un Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, si l’on ose dire, qui nous empêche d’organiser deux concerts de rock avec Phoenix, Mika, Charlotte Gainsbourg, Vampire Weekend, The Maccabees, et où, et où, et où? Dans la cour du Louvre, dont nous pensions qu’elle était devenue un lieu républicain et populaire.
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Pour cela, notre ministre nous présente deux bonnes raisons. La première: pas de rock le 18 juin, anniversaire sacré de l’appel historique de l’ennemi de son oncle, le général Charles de Gaulle.
En ce cas, il faudrait interdire à l’avenir toutes manifestations culturelles pour les anniversaires historiques, du 8 Mai au 11 Novembre, sans parler des fêtes religieuses. Attention à 1515 et à la date de Marignan. Pourra-t-on jouer du violon le 21 janvier à l’anniversaire de l’exécution de Louis XVI.
M. Mitterrand, Frédéric, a-t-il songé que cet argument pourrait sembler un peu juste? Il nous en présente aussitôt un second: pas de rock, pas de buveurs de bière dans un site historique. Va-t-il pour autant interdire Johnny au Champ de Mars, le homard géant de Jeff Koons à Versailles, les rappers et Boltanski au Grand Palais?
Depuis la débâcle du président de la République et de ses amis aux élections régionales de mars dernier, il semblerait bien, comme l’aurait dit André Malraux, que le temps de la fermeture soit venu. M. Mitterrand, Frédéric, en rajouterait-il? Faut-il en être triste, fâché, révolté, révolutionnaire?
Aux inrockuptibles, nous sommes naïfs. Nous espérons encore convaincre monsieur Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication que deux concerts de rock au mois de Juin ne feront vaciller ni la République, ni Paris, ni le Louvre. Allez, il prend même le risque que ce soit deux belles nuits de culture et on ne voit pas, à moins qu’il n’obéisse à d’autres contraintes, pourquoi il passerait à coté.
Jusqu’au dernier moment, nous essaierons d’organiser ces concerts. Nous n’accepterons pas d’être censurés. Les groupe veulent jouer, les fans veulent les écouter. Simple comme du rock.
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