Les femmes ne représentent que 3,2% de la population carcérale. Loin de faciliter leur prise en charge, ce faible chiffre entame au contraire le respect des droits des femmes privées de liberté. C’est ce que révèle un avis publié jeudi 18 février au Journal officiel par la contrôleure des prisons, Adeline Hazan. Moins de locaux et d’infrastructures, […]
Les femmes ne représentent que 3,2% de la population carcérale. Loin de faciliter leur prise en charge, ce faible chiffre entame au contraire le respect des droits des femmes privées de liberté. C’est ce que révèle un avis publié jeudi 18 février au Journal officiel par la contrôleure des prisons, Adeline Hazan.
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Moins de locaux et d’infrastructures, et d’activités stéréotypées
Il n’existe en France que 43 maisons d’arrêt ou centres pénitentiaires pouvant accueillir des femmes ; et seulement deux établissements leur sont réservés (à Rennes et Fleury-Mérogis). En découle une discrimination géographique : la plupart des structures pouvant accueillir des femmes se situent dans le nord de la France. Certaines femmes sont alors détenues loin de leur proches, « ce qui porte atteinte à leur droit au maintien des liens familiaux« , note Adeline Hazan.
Autre discrimination : les femmes ont, de manière générale, accès à moins d’activités et infrastructures que les hommes. « D’une manière générale, (…) les locaux réservés aux femmes sont souvent plus réduits que ceux des hommes, les intervenants moins nombreux et les équipements plus sommaires« , remarque la contrôleure des prisons. Les activités à leur disposition sont de plus stéréotypées. Alors que les hommes ont accès à des activités de production et de sport en extérieur, les femmes sont cantonnées à des activités de service général: cuisine, buanderie, entretien des locaux…
Plus problématique, du fait de l’interdiction légale de côtoyer des hommes lors de déplacements, les femmes ont moins accès aux unités sanitaires, aux zones socioculturelles ou aux terrains de sport. Adeline Hazan fait notamment remarquer que les femmes devraient avoir un accès plus facile aux soins gynécologiques, et à des mesures de sécurité moins « attentatoires à leur dignité » : « Les examens gynécologiques doivent avoir lieu sans menottes et hors présence du personnel pénitentiaire« , précise-t-elle.
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