Plus d’an après la diffusion d’une vidéo de l’interpellation violente de 151 jeunes en marge d’une contestation lycéenne, un juge d’instruction a été saisi pour des accusations de « torture par personne dépositaire de l’autorité publique ».
La vidéo de lycéens interpellés par les forces de l’ordre et forcés de s’agenouiller à Mantes-la-Jolie (Yvelines), le 6 décembre 2018, avait suscité une vague d’indignations en raison de ses images choquantes. L’ouverture d’une enquête pour « torture par personne dépositaire de l’autorité publique » intervient six mois après la plainte d’un lycéen présent lors de ce blocus.
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Le 6 décembre 2018, des forces de l’ordre avaient contraint près de 150 jeunes à se mettre à genoux, tête baissée. Sur la vidéo, publiée sur les réseaux sociaux, on entend le commentaire suivant : « Voilà une classe qui se tient sage », en référence aux lycéens, alignés, surveillés par les forces de l’ordre armées. La majeure partie d’entre eux, âgés de 12 à 21 ans, ont été relâchés après avoir été placés en garde à vue. Les Inrocks avaient recueilli le témoignage de deux d’entre eux.
https://twitter.com/Obs_Violences/status/1070768467907919872
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Une première enquête avait abouti à un non-lieu
C’est l’avocat Arié Alimi, spécialiste des cas de violences policières, qui défendra ces lycéens. Ce dernier a expliqué à l’AFP que le parquet de Nanterre avait ouvert cette enquête le 9 mars dernier, après le dépôt de plainte déposée contre X avec constitution de la partie civile, déposée en décembre dernier.
Après une bataille procédurale avec le parquet de Nanterre, l'instruction est enfin ouverte. Mais ce n'est que le début d'un long combat pour ces enfants de la République #LyceensDeMantesLaJolie https://t.co/gzI93whfUO
— Arié Alimi Avocats (@AA_Avocats) May 4, 2020
Déjà au moment des faits, des plaintes avaient été déposées par les familles et le syndicat L’Union Nationale Lycéenne (UNL) pour « violences policières ». L’inspection générale de la police nationale (IGPN) avait alors ouvert une enquête préliminaire, qui a finalement abouti à un non-lieu.
En mai 2019, le syndicat lycéen a porté plainte auprès du doyen des juges d’instruction de Nanterre avec constitution de la partie civile. Même démarche pour le lycéen en décembre dernier. Une procédure qui donne obligatoirement lieu à la saisine d’un juge d’instruction et à l’ouverture d’une enquête.
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