Les Écossais se sont prononcés contre l’indépendance de leur pays lors du référendum historique organisé jeudi.
C’est officiel : l’Écosse ne sera pas indépendante. Un peu plus de 55% des Écossais ont voté « non » au référendum organisé le jeudi 18 septembre. Edwige Camp-Pietrain, professeure de civilisation britannique à l’Université de Valenciennes, auteure du livre L’Écosse et la tentation de l’indépendance, analyse cette victoire des unionistes.
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Ce résultat est-il surprenant ?
Edwige Camp-Pietrain – Non. Les derniers sondages donnaient les camps du « oui » et du « non » au coude à coude, mais ils montraient aussi que 5 à 10% de la population restaient encore indécis. Au moment de se rendre aux urnes, ils ont choisi la raison.
Les Premier ministre britannique David Cameron, favorable à l’union, peut-il se sentir soulagé ?
Clairement. Il est conforté dans son poste. Il devra toutefois tenir les promesses qu’il a faites ces dernières semaines, à savoir donner plus d’autonomie au Parlement écossais. Mais si l’Écosse bénéficie de plus de pouvoirs, les questions concernant l’Irlande du Nord ou le Pays de Galles devront également être réglées, sans parler de l’Angleterre qui n’est toujours pas dotée d’un Parlement propre. Il y a aujourd’hui un déséquilibre très important entre les différentes nations qui composent le Royaume Uni.
Qu’en est-il d’Alex Salmond, Premier ministre écossais et leader du parti indépendantiste écossais (SNP) ? Connaît-il une débâcle ?
Pas du tout. Le seul fait d’avoir réussi à obtenir l’accord du Gouvernement britannique pour organiser ce référendum est une victoire pour le SNP. Les indépendantistes ont en outre réussi à mobiliser une très grande majorité de la population, puisque plus de 80% des Écossais se sont rendus aux urnes jeudi. Enfin, ils ont convaincu un grand nombre de personnes de voter « oui » (45% environ des votes) alors qu’au début de la campagne, les sondages montraient qu’à peine 30% des Écossais étaient prêts pour l’indépendance.
Peut-on donc s’attendre à un nouveau référendum dans les prochaines années ?
Compte tenu du résultat de jeudi, c’est tout de même une victoire nette des unionistes. Cela évitera de nouvelles demandes de référendum à moyen terme. Mais à long terme, rien n’est exclu : l’indépendance est l’objectif ultime du Parti National Écossais.
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