Pour envoyer un message aux taggeurs et graffeurs londoniens, le conseil municipal a décidé d’effacer une des plus grandes œuvres de Banksy.
En mai dernier, la ville de Londres célébrait avec enthousiasme le street art en proposant à cinq artistes ou collectifs de recouvrir la façade de la Tate Modern. « Il y a une énorme histoire du street-art à New York mais les institutions attendent de voir ce qui se passe avant de lui ouvrir leurs portes. Le street art commence à émerger à Sotheby’s ou Christie’s à New York mais ça ne serait pas le cas s’il n’y avait pas cette effusion en Grande-Bretagne » assuraient alors Patrick McNeil et Patrick Miller, co-fondateurs du collectif Faile, conviés à participer à l’évènement aux côtés du français JR, de l’italien Blu, de l’espagnol Sixeart et des brésiliens d’Os Gemeos et Nunca.
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Une étape importante dans l’histoire du street-art qui était loin d’augurer ce qui est entrain de se passer : la semaine dernière, le conseil municipal ordonnait la suppression d’une des plus grandes œuvres de Banksy afin de faire passer un message à tous ceux qui seraient tenter de « gribouiller » un peu partout dans la ville (d’après les termes de Robert Davis, adjoint au maire de l’arrondissement de Westminster). « Tolérer ça revient à dire que chaque jeune avec une bombe fait de l’art (…) Le graffiti est une détérioration de la propriété des autres. Ce n’est pas parque Banksy est célèbre que ça lui donne le droit de faire ça« . Un discours quelque peu inquiétant qui rappelle la diabolisation exercée par les autorités new-yorkaises (et notamment le maire John Lindsay, responsable de la première « Guerre anti-graffiti ») au tout début du graff dans les années 70. Une politique répressive qui perdure donc des dizaines d’années plus tard alors que les graffeurs de l’époque vendent aujourd’hui leurs œuvres à prix d’or sur le marché de l’art.
Ironie du sort, la popularisation du street-art et son passage de la rue aux galeries doit beaucoup à Banksy, chouchou des acheteurs – et des médias – dont les œuvres protéiformes mais toujours engagées fleurissent un peu partout dans le monde et se vendent aujourd’hui à des prix exorbitants (le million d’euros a été dépassé cette année). Prendre la décision de saccager l’une d’entre elles pour décourager taggeurs et graffeurs s’impose comme un symbole et ramène la réflexion sur « l’art de rue » des (dizaines) d’années en arrière. Sur le point d’être effacée : une œuvre de sept mètres de haut réalisée en avril dernier, juste au dessous d’une caméra de vidéosurveillance. Exécutée derrière une bâche de travaux publics, on y voit un jeune garçon écrivant au rouleau « ONE NATION UNDER CCTV » (une nation sous vidéosurveillance) sous le regard d’un policier et de son chien. Bam.
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