Des sacs de sable, des ballons, et un matelas gonflable en forme de homard. En une heure, une plage artificielle a été montée et démontée devant l’ambassade de France à Londres dans le quartier de Kightsbridge, jeudi 25 août. Juste assez de temps pour des manifestants anti arrêtés contre le burkini fassent entendre leurs voix […]
Des sacs de sable, des ballons, et un matelas gonflable en forme de homard. En une heure, une plage artificielle a été montée et démontée devant l’ambassade de France à Londres dans le quartier de Kightsbridge, jeudi 25 août. Juste assez de temps pour des manifestants anti arrêtés contre le burkini fassent entendre leurs voix sur leur pause déjeuner.
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#WearWhatYouWant protest in London best for kids and setting the bar high for the aesthetics of all future protests. pic.twitter.com/sKz9RLu1pi
— Caoimhe Mader McGuinness (@CaoimheMMC) August 25, 2016
Vers midi, un van a déposé des sacs de sable, déversés par une quarantaine de manifestants qui y ont installé leurs transats sous le regard mi-agacé mi-amusé des policiers qui gardaient l’ambassade. Sur les pancartes des manifestants (manifestantes, en majorité), on pouvait lire: “Fuck le patriarcat”, “Mettez-vous votre islamophobie au…” ou encore “L’islamophobie n’est pas la liberté”.
There's actual sand outside the Frenchembassy. Unfortunately for me, didn't bring my burkini today. #wearwhatyouwant pic.twitter.com/k7vuA4aA4D
— Aina J. Khan (@ainajkhan) August 25, 2016
https://twitter.com/houseoflabrys/status/768798153197948929
L’une des organisatrices de la manifestation, India Thorogood, qualifie l’interdiction du burkini de réponse “misogyne et islamophobe” aux attaques terroristes vécues récemment par la France. Et d’ajouter que les manifestants étaient présents pour “envoyer un massage de solidarité” tout en appelant les autorités française à annuler ces interdictions.
Une autre manifestante, Fariah Syed, de confession musulmane explique au Guardian que “les femmes musulmanes sont souvent perçues comme faibles et dénudées d’opinion personnelle. Nous voulions montrer au monde que nous avons une voix et que nous pouvons l’utiliser.” De nombreuses femmes voilées ou en burkini ont participé à la manifestation, alors que d’autres avaient enfilé leurs paréos et bikinis.
Inconcevable pour les londoniennes
Dans la vidéo ci-dessous, des manifestantes déclarent avoir été profondément choquées par les images d’une femme portant un turban, une tunique et un leggings sur une plage niçoise, forcée de retirer ses vêtements par quatre policiers avant de se voir infliger une amende.
Dans un pays où la liberté individuelle est reine et où l’interdiction d’un vêtement, surtout pour motif religieux, est inconcevable, les arrêtés anti-burkinis passent mal. Le maire de Londres lui-même a récemment critiqué cette décision: “Je ne crois pas que qui que ce soit puisse dire à une femme ce qu’elle peut et ne peut pas porter. Point. C’est aussi simple que ça. (…) Je ne dis pas que nous sommes parfaits, mais à Londres, nous ne tolérons pas seulement la différence. Nous la respectons, nous l’intégrons et nous la célébrons.” Sur Twitter le hashtag #WearWhatYouWant (“porte ce que tu veux”) a déjà été utilisé plus de 1600 fois.
https://twitter.com/Myyra5/status/768821947832631297
Time to look up the meaning of "liberté, égalité, fraternité" again #France!#WearWhatYouWant #Islamaphobia #Muslim pic.twitter.com/3hMYsWqKSX
— Omar Kuddus (@OmarKuddus) August 25, 2016
Sending solidarity to the Muslim women targeted by France's #burkiniban #WearWhatYouWant pic.twitter.com/eTYB2z2b4p
— Global Justice Now (@GlobalJusticeUK) August 25, 2016
Le Conseil d’État devrait rendre aujourd’hui sa décision sur la légalité des arrêtés anti-burkini, qui pourraient être considérés juridiquement comme une atteinte aux libertés individuelles, notamment celle de pratiquer librement sa religion.
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