Sur 70, il a “de l’or dans les couilles”. Mais sinon, c’est comment le sexe pour l’auteur de Cinq Doigts ?
Vous avez pensé à moi parce que je suis quelqu’un d’érotique ?
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Tu te trouves érotique ?
Je ne sais pas… Dans mes morceaux, je suis un peu cru parfois, mais ça me fait rire. Et parfois, je trouve que j’arrive à être sensuel.
Comme quand tu dis sur 70 : “J’ai de l’or dans les couilles, il faut sucer pour le croire” ?
C’est comme de dire “va voir ailleurs si j’y suis”. Je trouve ça cool d’utiliser des images de cul. J’aime bien pimenter, sinon c’est trop sage.
J’aime bien ne pas être en décalage avec ma vie et, dans ma vie, je fais des blagues de cul. Je ne vais pas t’en donner une là maintenant parce que ça serait super beauf. La musique rend les choses plus ambiguës.
Ta punchline de cul préférée ?
“J’dois avoir la bite dans la tête quand tu me murmures dans l’oreille” sur Danse. C’est le côté compliqué, dérangeant de l’image que je trouve érotique.
Ta première image érotique ?
Je me souviens d’un magazine qui s’appelait Fluide glacial. Je ne devais même pas avoir dix ans. Il y avait un truc genre “la suceuse masquée”. Elle s’introduisait dans les tentes dans un camping et elle suçait les mecs pendant qu’ils dormaient. Ils se réveillaient sans savoir qui les avait sucés et ça faisait polémique dans tout le camping.
Ado, c’était important pour toi les filles ?
Bah oui grave. J’étais obsédé sexuel. J’y pensais tout le temps. Je fantasmais sur toutes les filles, celles de ma classe, la maîtresse, toutes. J’ai été surexcité à partir du moment où j’ai découvert le sexe. Et, en même temps, très romantique comme gars. Je tombais amoureux tout le temps. Et finalement je n’avais aucun des deux ! J’ai eu des relations sexuelles plutôt tard, à 16 ans, et je ne suis pas sorti avec des filles avant mes 18 ans.
Toujours aussi obsédé ?
Moins, je suis un peu vieux. Ça m’excite d’écrire des choses érotiques maintenant (rires).J’ai eu une longue période célibataire pendant laquelle je me suis grave amusé, mais là maintenant je suis en couple. Je partage plein de trucs, dont des trucs sexuels et tout, mais aussi des choses plus mûres, je dirais.
Ton premier porno ?
C’est marrant, j’en ai parlé tout à l’heure. C’était en sixième. Un pote a ramené une cassette de son père et l’a mise dans le magnéto pendant qu’il n’y avait personne chez moi. Il devait être genre 17 heures. La violence des images que j’ai vues ce jour-là… A l’époque, ce qui m’excitait, c’était le tube de Tom Jones et Music de Madonna… Et là, tout à coup, la violence de voir des gens baiser pour la première fois de ma vie. C’était un traumatisme. Une surexcitation instantanée, incompréhensible. Mon corps a explosé de l’intérieur.
Une scène de sexe culte au cinéma ?
Les scènes de grosses disputes et bam. Genre la scène des escaliers dansA Historyof Violence.C’est la définition même du sexe d’être complètement contradictoire avec l’émotion qui peut précéder.
Ça te fait flipper le sexe dans le futur ?
Je me suis surtout beaucoup demandé si c’était malsain ou non les films pornos pour notre génération. Mais baiser plus tard… On a peut-être déjà atteint le pire là, non ? Ensuite, c’est quoi ? Les trucs visio, la réalité augmentée ? Peut-être qu’on va baiser comme dans cet épisode de Black Mirror où ils revoient leurs souvenirs. Quand ils baisent, ils revivent leur première baise.
Et donc le porno te fait flipper ?
Avant, le mystère devait rendre les choses plus excitantes, je pense. Mais bon, peut-être qu’avant les gens étaient super coincés aussi, qu’ils s’excitaient pour beaucoup moins de choses mais qu’au moment d’arriver au lit c’était super chiant. Peut-être que le porno a ouvert l’esprit des gens.
Un conseil sexe ?
A mon avis, il ne faut pas apprendre mais plutôt désapprendre, ne pas intellectualiser l’amour. J’en ai déjà fait les frais plusieurs fois ! Il faut accepter de ne pas contrôler complètement. J’ai un gros problème avec ça. Je suis complètement control freak.
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