Google étend son programme de numérisation de livres à la Bibliothèque Nationale de France et inquiète les écrivains.
Il y a tout juste un an, la Bibliothèque de Lyon (deuxième bibliothèque française après la Bibliothèque Nationale de France) était la première bibliothèque française à participer au programme Book Search (“Recherche de livres”) de Google. Elle avait ainsi accepté, après de nombreuses prestigieuses bibliothèques (Harvard, Princeton, Madrid, Lausanne, Bodleian d’Oxford, …), que le géant de l’internet numérise et mette en consultation en ligne ses ouvrages tombés dans le domaine public, soit près de 500 000 livres du XVIè au XIXè siècle.
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D’après La Tribune, ce serait bientôt au tour de la BNF de rejoindre Google Book Search. Elle serait en négociation pour confier à Google une partie de la numérisation de ses fonds et ces “négociations pourraient aboutir d’ici à quelques mois », aurait déclaré Denis Bruckmann, directeur général adjoint et directeur des collections de la BNF.
La BNF s’était jusqu’à présent toujours élevée contre le projet et avait commencé son propre travail de numérisation (livres consultables sur Gallica). La lenteur et le coût élevé du processus semblent avoir motivé la décision, tout comme la crainte de voir les écrits francophones oubliés de la Toile.
Alors que Google devrait rapidement bientôt proposer un service de vente des ouvrages numérisés, les avis sont partagés autour de Google Books Search. Certains voient dans sa base de données gigantesque et mondiale une opportunité phénoménale pour la recherche, mais de nombreux éditeurs et ayant-droits craignent pour le respect du droit d’auteur de livres encore sous copyright.
Toutefois, c’est aujourd’hui le respect de l’anonymat des lecteurs et de la confidentialité de l’acte de lecture qui inquiète l’intelligentsia américaine. A l’initiative de l’ONG Electronic Frontier Foundation (EFF), les écrivains Jonathan Lethem, Cory Doctorow et Michael Chabon se sont d’ores et déjà exprimés pour demander à Google de mieux garantir la protection de la confidentialité afin d’éviter toute dérive (surveillance, profiling, utilisation à des fins policières…). L’EFF demande ainsi que le site efface les données des utilisateurs (qui lit quel livre, sur quelle page s’arrête le lecteur, combien de temps y reste-t-il…) au bout d’un mois.
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