Sorti lundi dans la précipitation, le livre de Nicolas Sarkozy « La France pour la Vie », comporte au moins deux bourdes temporelles sur Barack Obama, George Bush et Nelson Mandela. Ca fait beaucoup.
Oups. Si, sur le fond, Nicolas Sarkozy le président des Républicains doit apprécier qu’on parle du livre qu’il a sorti hier intitulé La France pour la vie, il doit moins apprécier la teneur des commentaires. Beaucoup actuellement se focalisent sur la page 73 où l’ex de l’Elysée évoque les Etats-Unis et sa démocratie, qu’il juge « plus harmonieuse et consensuelle que la nôtre. » Pour illustrer son propos, Sarko évoque « la décision de Barack Obama d’inaugurer la Fondation pour la liberté de son prédécesseur George Bush. Puis, il ajoute : Et pourtant la campagne entre eux avait été d’une rare violence. »
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Une erreur de date
Problème, il n’y a jamais eu de campagne électorale opposant l’actuel et l’ancien président de Etats-Unis. Elu une première fois en l’an 2000, Georges W. Bush a été réélu en 2004 et a présidé la première puissance mondiale de janvier 2001 à janvier 2009, conformément à la législation du pays. La constitution américaine interdisant de faire plus de deux mandats, il ne s’était pas présenté à l’élection de novembre 2008 et c’est John McCain qui avait représenté les Républicains face au Démocrate Barack Obama. Certaines personnes ont tenté alors de le défendre, mettant en avant le fait que Nicolas Sarkozy ne parle pas de « présidentielle » mais simplement d’échanges par médias interposés en 2008.
Cette bourde a été relevée par un journaliste de l’AFP, hier en début d’après-midi. Le livre avait pourtant été distribué dans de nombreuses rédactions dès le vendredi 22 janvier, comme il est d’usage lors de la sortie de livres de personnalités politiques. Effet boule de neige oblige, les internautes se sont pressés pour chercher d’autres erreurs du même type parmi les 260 pages du livre de Nicolas Sarkozy. Et certain ne manquent pas d’humour :
Dans son livre, Sarkozy écrit p. 73 que la campagne entre Bush et Obama, jamais candidats l'un contre l'autre, a été "d'une rare violence".
— Mathieu Foulkes (@matfk) January 25, 2016
"Il fallait décider vite, je pris la décision avec Herve Morin, le débarquement aurait lieu le 6 Juin 1944" pic.twitter.com/7d1qmFTA2t
— binouite (@Binouite) January 26, 2016
"Et là je dis à François Mitterrand: vous n'avez pas le monopole de cœur monsieur le président. Belle campagne 2002" pic.twitter.com/26L2gm2hjX
— La France a peur (@LaFranceapeur) January 26, 2016
Une autre bourde sur Mandela
Le président des Républicains réussit la passe de deux en faisant une autre boulette, toujours page 73. Il évoque alors « Madiba » (le surnom de Nelson Mandela) qu’il a rencontré « à trois reprises dans le passé ». Les souvenirs de cet épisode semblent brumeux pour Nicolas Sarkozy : « La visite de sa prison à Robben Island m’avait bouleversé, écrit-il. Vingt-huit ans dans une cellule trop petite pour que le grand Mandela puisse s’allonger. » Plus que facile, la formule est surtout fausse. Emprisonné entre 1964 et 1990, Nelson Mandela est resté dans 18 ans dans sa cellule de Robben Island et non 28. En 1982, il avait été transféré à la prison de Pollsmorr, près du Cap.
Nicolas Sarkozy n’en est pas à se première approximation. Le 9 novembre 2009, à l’occasion des commémorations entourant le 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, il s’était attiré moqueries et quolibets en affirmant sur sa page Facebook qu’il s’était immédiatement rendu sur place aux côtés d’Alain Juppé.
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