Un nouveau collectif féministe s’empare des codes et du langage des soldes pour dénoncer les inégalités hommes-femmes.
En ce 11 janvier, premier jour des soldes, vous avez peut être vu passer certaines publicités accrocheuses, mais aux slogans pour le moins surprenants. « A saisir: 219 places au Parlement, seulement 26% des femmes y siègent », « Fin de série, en fin de carrière les femmes gagnent 64% de moins que les hommes », ou encore « Jackpot: 85% des dépenses sont faites par les femmes ? Nous sommes la force économique ». Ou du moins si vous habitez à Paris, Lyon ou Marseille.
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52% de la population mondiale
Vêtues de blousons noirs floqués du nombre « 52 », peint en rose, un groupe de femmes s’est emparé des murs de ces trois villes pour coller près de 2000 affiches. Derrière cette action, intitulée « Liquidons les inégalités », se cache un collectif féministe: « 52 » . Pourquoi ce nom ? « Car nous sommes 52% de femmes en France », répond du tac au tac Sandra*, une militante de l’association.
Lancé fraichement au mois de janvier 2017, le collectif se présente comme « un écosystème de femmes » et un « réseau d’entre-aide », via un groupe Facebook regroupant près de 500 femmes. L’association vise avant tout à une prise conscience des inégalités encore trop prégnantes entre les hommes et les femmes, et compte pour l’instant une vingtaine d’adhérentes.
« Nous avons l’impression de vivre dans un monde où les femmes sont de plus en plus émancipées, alors qu’en réalité, nous gagnons moins d’argent et nous sommes sous-représentées en politique », explique Sandra. Comme le souligne les affiches placardées par le collectif, seules 26% des femmes siègent au Parlement aujourd’hui. En 2016, la France se hisse ainsi à la soixantième place dans le classement international de l’Union interparlementaire.
« Nous avons choisi de liquider les inégalités »
Le premier jour des soldes marque au fer rouge le point culminant de la consommation de l’année, et s’accompagne de campagnes publicitaires acharnées, qui visent bien trop souvent les femmes. Un événement qui a inspiré le collectif 52. « Plutôt que de liquider des bacs de pulls, nous avons choisi de liquider les inégalités », indique Sandra. « C’est vraiment le jour où on prend la femme pour un être niais qu’on pousse à consommer ».
Or, selon une étude FONA international, les femmes réalisent 85% des dépenses des ménages, rappelle le collectif sur son site. L’étude prévoit également que 30 000 milliards de dollars de dépenses dans le monde seront réalisés par les femmes d’ici 2020.
(© noussommes52.org)
« Il est temps que nous prenions enfin conscience de notre force économique et que nous injections ces ressources dans le développement de projets pensés et réalisés par et pour les femmes », martèle l’association.
Les femmes représentent donc plus de la moitié de la population française et détiennent une part importante du pouvoir économique. « Nous devrions donc logiquement pouvoir faire changer la tendance en influant sur les politiques ainsi que sur le marketing des marques », explique la militante avant de conclure : « Il faut que les femmes prennent conscience du pouvoir qu’elles ont entre leurs mains ».
* Son prénom a été modifié
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