L’Oréal: des brevets pour des innovations bidons ?

L’ancien patron de la division des brevets de  L’Oréal porte plainte contre le groupe français, et sa filiale française. Selon le Monde, Steven Trzaska engage une procédure pour licenciement abusif devant la cour du district du New Jersey.

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Ce juriste avocat de 52 ans a été licencié le 8 décembre 2014 sans indemnité. Il avait refusé de déposer des demandes de brevets sur de fausses inventions, raconte-t-il. Or cette décision risquait de ralentir les objectifs du groupe concernant le nombre de brevets déposés pour l’année. La firme a démenti « formellement ces allégations ».

En 2014, L’Oréal comptait déposer 500 brevets. Seulement M. Trzaska et ses chercheurs ont affirmé que « la qualité des inventions était si pauvre », qu’ils ne parviendraient pas à atteindre ces chiffres. Le directeur financier de la recherche et innovation du groupe, Jean-François Pahin, a alors envoyé des messages ordonnant à ses employés de « commencer à déclarer des inventions de façon urgente ». Steven Trzaskav n’a pas souhaité se soumettre aux attentes de l’entreprise, risquant de « violer les règles éthiques et légales ».

L’Oréal aura finalement déposé 501 brevets en 2014, chiffre en baisse comparé aux 564 de 2013.  Le budget de recherche et innovation du premier groupe mondial de cosmétiques était de 761 millions d’euros l’année dernière, ce qui représente 3,4% de son chiffre d’affaires. M. Trzaska, explique que ces exigences quant au nombre de demandes de brevets ont pour but d’« entretenir la réputation de L’Oréal comme un acteur des cosmétiques innovant en matière scientifique (…), une façon de faire croire aux consommateurs que ses produits sont innovants, donc efficaces ».