La nouvelle est tombée lundi 13 juin en France. Et ce n’est pas peu dire que les réactions ont été soit très surprises, soit un peu moqueuses. Ainsi, Microsoft achète LinkedIn pour la somme de 26 milliards de dollars, ce qui n’est pas rien. La même question est apparue dans tous les esprits : pourquoi le géant du logiciel a-t-il absorbé le réseau social le moins fun du monde ?
« J’ai toujours eu une grande admiration pour LinkedIn et ce que Reid et Jeff et ce que l’équipe ici a pu construire.” Ces propos sont ceux de Satya Nadella, PDG de Microsoft, dans une vidéo publiée sur le site corporate de la société. A ses côtés se trouve Jeff Weiner, PDG de LinkedIn. Et si ces deux personnes sont côte-à-côte et échangent des petits mots sympathiques sur l’entreprise de l’autre, c’est parce qu’ils viennent de faire affaire.
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Microsoft vient en effet de racheter une grande quantité des parts de la société, pour une valeur de 26 milliards de dollars (ça fait beaucoup). Le présentateur de la vidéo annonce même qu’il s’agit pour Satya Nadella de son « plus gros coup » depuis sont arrivée à la tête de Microsoft. Il s’agit surtout de l’acquisition la plus importante de la société depuis sa création en 1975.
https://www.youtube.com/watch?v=-89PWn0QaaY
LinkedIn, réseau social pas super cool mais très utilisé
LinkedIn est un réseau social professionnel créé en 2002. Le principe de base est simple: Les utilisateurs se constituent un profil qui récapitule leur expérience avec CV, projets auxquels ils ont participé et ainsi de suite. Le service se différencie d’autres sites du même genre en permettant d’entrer un grand nombre d’informations donnant un aperçu très fidèle de son parcours estudiantin, professionnel, humanitaire etc. Pas forcément aussi cool que Twitter ou Snapchat, donc, mais très utilisé dans le monde de l’entreprise.
L’utilisation la plus standard permet de trouver des contacts, de les ajouter, de faire son profil. Il y est aussi possible, comme sur Facebook, de suivre l’actualité de certains groupes via leur page mais aussi de consulter des offres d’emploi ou même de publier des annonces. Si tout cela est gratuit, il existe aussi des fonctionnalités destinées à des utilisations très avancées (pour les recruteurs, principalement) qui peuvent être débloquées contre des sommes allant de vingt à soixante-quinze euros par mois. A ce jour, le site comptabilise 433 millions d’utilisateurs.
Une question : pourquoi ?
L’intérêt de Microsoft pour LinkedIn peut donc sembler un peu étrange à première vue. Mais dans les faits, la société est très proche du milieu de l’entreprise et fournit de nombreuses solutions professionnelles, qui sont l’une de ses activités les plus importantes. L’un des secteurs qui a reçu le plus d’attention depuis l’arrivée de Satya Nadella au poste de PDG en 2014 est le « cloud« , dénomination un peu fourre-tout qui englobe le stockage et les services en ligne. Et ce mouvement s’est avéré payant pour la l’entreprise. Le développement de cette activité chez Microsoft, dans un secteur très couru dans la Silicon Valley, a donné des couleurs au cours en bourse de la société.
Et c’est d’ailleurs l’une des raisons données par Jeff Weiner, PDG de LinkedIn pour expliquer la vente d’une partie de son bébé (dont il gardera les manettes) à Microsoft. “La combinaison de leur cloud et du réseau de LinkedIn nous donne maintenant la possibilité de transformer la façon dont fonctionne le monde » explique-t-il, modeste. Avec cet achat, Microsoft récupère donc non seulement les adresses mail de tous les utilisateurs du service, une denrée précieuse, mais aussi Lynda, une plateforme de formation en ligne, et Slideshare, service qui permet de partager au utilisateurs de partager leurs présentations, services qui ont été acquis par LinkedIn il y a quelques temps. En combinant cela avec les solutions déjà existantes comme Office 365 et la puissance de ses services en ligne Microsoft semble vouloir, plus que jamais, s’affirmer comme un géant des services dans le monde de l’entreprise et lui redonner un peu d’air.
Des difficultés ces dernières années pour Microsoft
Microsoft a en effet vécu quelques moments très difficiles ces dernières années. Son incursion dans le milieu du mobile notamment a été très compliquée. Sa tentative de créer ses propres téléphones en rachetant Nokia pour 7,2 milliards de dollars en 2013 s’est soldée deux ans plus tard par le licenciement de presque tous les employés de cette nouvelle branche, lui faisant perdre encore un peu plus d’argent.
Quant à son système d’exploitation mobile, Windows Phone, il est loin de connaître le même succès que ses concurrents Android et iOs, développés respectivement par Google et Apple. C’est sans parler du faible succès du moteur de recherche maison, Bing, et du navigateur web de la boîte, Internet Explorer, qui ont tous deux du mal à tenir la comparaison face à leurs compétiteurs.
Entre l’arrivée de Steve Balmer au poste de PDG à la suite de Bill Gates en 2000 et son départ en 2014, la capitalisation boursière de Microsoft est passée de 600 milliards à 270 milliards de dollars. Satya Nadella avait donc pour tâche de remettre la société sur de bons rails. Il ne décrit d’ailleurs plus Microsoft comme étant une entreprise d’appareils et de services mais comme une société dont le but est de rendre les gens plus efficaces et productifs, quelle que soit la plateforme sur laquelle ils travaillent, même si c’est un appareil de la concurrence. Ce rachat de LinkedIn, même s’il a pu sembler être l’affaire la moins cool de la terre, semble donc être une bonne idée sur le papier. En tout cas, elle est très cohérente.
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