Figure clé de Nintendo et du jeu vidéo japonais en général, Eiji Aonuma a donné une suite à l’épisode le plus mythique de la saga Zelda : A Link to the Past. Rencontre avec un producteur qui ne se lasse des aventures féeriques.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de revenir à l’univers d’A Link to the Past ?
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’idée n’a jamais été de faire un remake. Nous sommes partis de l’idée que Link puisse se fondre dans les murs, qu’il se transforme en une peinture en 2D. Cela nous a amené à imaginer que la position de la caméra change à ce moment-là en passant d’une vue aérienne à une vue de côté. Et la vue aérienne nous a tout simplement rappelé A Link to the Past.
Est-ce que cela avait une signification particulière pour vous ?
C’est en entrant chez Nintendo que j’ai découvert A Link to the Past. J’y ai joué et je me suis dit : Wahouh, on peut donc faire ce genre de choses dans un jeu ? C’est fantastique ! Rien que le fait de couper de l’herbe en agitant l’épée de Link… Je me suis alors dit que s’il était possible de faire un jeu comme ça, je voulais m’y mettre aussi. C’est comme ça que tout a commencé pour moi.
<img alt="" src="data:
Dans A Link Between Worlds, le joueur n’est plus obligé de visiter les donjons dans un ordre prédéterminé. Le but était-il de faire un Zelda à l’univers plus ouvert que les précédents ?
Dans les tout premiers Zelda, le monde était très ouvert et le joueur pouvait faire ce qu’il voulait. Nous tenons à éviter qu’il se retrouve perdu ou bloqué dans les donjons. Cette façon de lui tenir la main, de la guider vers un certain point convient pour les débutants mais moins pour les joueurs qui connaissent déjà bien la série. Nous avons donc voulu donner des choix, des options aux joueurs en leur permettant d’essayer différentes approches. Certains joueurs ont besoin d’aide mais ce n’est pas le cas de tout le monde.
Le jeu comporte deux mondes, deux dimensions : Hyrule et Lorule. Ces noms ont-ils pour vous un sens politique, social, religieux ou autre ?
Evidemment, en anglais cela donne “high” et “low”. Hyrule est un monde très paisible en comparaison de Lorule à cause d’un accident qui s’est produit dans le passé. Nous voulions créer l’image de deux mondes très contrastés. Il n’y a pas de signification particulière. Nous voulions seulement faire passer cette vision par les sonorités des noms.
Avant cette suite d’A Link to the Past, il y a eu des remakes d’Ocarina of Time et de The Wind Waker comme si vous vous concentriez avant tout sur le passé de Zelda, sur son héritage.
Ce n’est pas comme si nous avions décidé de creuser le passé pour en ramener tous les Zelda classiques. Les choses se sont juste passées comme ça. Par exemple, pour Ocarina of Time, nous avons pensé que ce serait intéressant de mettre en scène son monde en utilisant le relief de la 3DS. Pour The Wind Waker, la HD de la Wii U rendait possible de rendre l’effet toon-shading encore plus saisissant. Ce n’est pas une politique délibérée, il s’agissait plutôt de profiter des caractéristiques des nouveaux systèmes. Nous avions le sentiment de pouvoir créer quelque chose de supérieur aux versions originales.
Il y a un autre Zelda que beaucoup aimeraient voir revenir et qui est sans doute votre jeu le plus original et le plus audacieux : Majora’s Mask. Y a-t-il une chance que ça se produise bientôt ?
Quand je suis allé à la Comic Con, à New York, j’ai expliqué aux joueurs que s’ils allaient au bout d’A Link Between Worlds, ils pourraient avoir une réponse…
Vous ne vous lassez jamais de concevoir des Zelda ?
Comme je vous l’ai dit, c’est A Link to the Past qui m’a donné envie de faire des jeux. Nous avons essayé beaucoup de choses avec la série. Par exemple, on a pu y mettre un combat contre un boss qui lance des boules de feu que Link renvoie avec son épée. Dans Zelda, vous pouvez même intégrer une sorte de jeu de tennis… Je crois qu’avec Zelda, tout est possible. Je ne ressens donc pas vraiment le besoin de créer quelque chose d’autre.
Est-ce que les changements dans la formule que vous avez opéré dans A Link Between Worlds en annoncent d’autres dans le prochain Zelda pour Wii U, une révolution après cette évolution ?
Exactement (Rires)
The Legend of Zelda : A Link Between Worlds (Nintendo), sur 3DS, environ 45 €
<img alt="" src="data:
{"type":"Banniere-Basse"}