Des tabloïds au net, Lindsay Lohan sature les médias. Mais la starlette est aussi une comédienne prometteuse… qui tourne peu.
« Salut, je m’appelle Lindsay et je cherche l’amour, quelqu’un avec qui passer le reste de ma vie… Ou, au moins, le reste de ma période de mise à l’épreuve.” La jolie jeune femme en minirobe noire qui prononce ces paroles teintées de second degré est Lindsay Lohan, 23 ans et 38 200 000 réponses lorsque vous tapez son nom dans Google. Dans un clip d’une minute trente, elle se prête au jeu de la parodie de petite annonce pour le site comique Funny or Die créé par la société de production de Will Ferrell.
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Tout le monde sait à peu près qui est Lindsay Lohan : une starlette scandaleuse qui collectionne les arrestations pour conduite en état d’ivresse et les séjours en désintox, qui passe aussi vite des tailles 38 à 34 que des garçons aux filles. Mais qui l’a déjà vue dans un film ? Pas grand monde. Dommage, car l’inconvenante rouquine est une actrice géniale, la plus prometteuse de sa génération.
Malheureusement, ses frasques la font peu et mal tourner et la plupart de ses derniers films ne sont pas sortis en France. Les derniers à être parvenus jusqu’à nous : The Last Show de Robert Altman, et Bobby d’Emilio Estevez, tous deux en 2006. Alors voilà, si on veut voir Lindsay Lohan dans un “film” aujourd’hui, c’est soit dans le robinet ininterrompu de sa vraie-fausse vie privée colportée par les tabloïds, soit là, sur le net, dans un clip où elle se moque du système qui l’entoure (l’enserre) autant que d’elle-même, avec une candeur et une impertinence qui la rendent encore plus craquante que ses tâches de rousseur. Presse people et parodie semblent désormais les deux composants dont sont faits les stars. Ont-elles encore besoin des films ? Pas sûr.
“Je suis accro au travail, au shopping, et, selon l’Etat de Californie, à l’alcool aussi”. Mais il y a une addiction que Lindsay ne nomme pas : les images. S’il est clair que les images sont dingues de Lindsay, elle le leur rend bien. A peine sa séparation d’avec la DJ Samantha Ronson est-elle rendue publique, que déjà son célibat est mis en scène : dans l’émission d’Ellen DeGeneres où elle vient “s’expliquer” (version “honnête”), dans les tabloïds (version hystérique, US Weekly titre “I’m so alone !” sur sa photo plein pot), sur funnyordie.com (version parodique). La même semaine, la vie de Lindsay Lohan couvre presque tous les champs possibles du discours médiatique. Vertigineux.
Mais quelle place reste-t-il pour de la vraie fiction dans cette mosaïque conceptuelle ? Et puis un soir, sur le câble, on tombe sur The Last Show. A la fin, il y a plusieurs personnages sur une scène, la caméra fait mine d’aller et venir des uns aux autres mais revient toujours vers Lindsay. Altman ne pouvait en détacher ses yeux. Il avait bien raison et on attendra patiemment que Tarantino, ou un autre, s’en rende compte. Les filmographies imaginaires sont aussi la matière dont sont faites les stars.
Clélia Cohen
Voir la petite annonce de Lyndsay Lohan pour le site Funny or Die
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