L’imam controversé de Brest menacé de mort par Daech

L’imam de la mosquée Sunna de Brest, Rachid Abou Houdeyfa, semble avoir le chic pour pour se faire des ennemis, et de tous les côtés. Poursuivi en France par la justice qui l’accuse de prêches salafistes et de financements douteux, il se voit menacer de mort par les djihadistes de L’EI.

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Dans son « magazine » en ligne, “Dar al-Islam”, le mouvement terroriste l’accuse « d’apostasie, vendant sa mécréance avec éloquence », le tout accompagné de sa photo et d’indications sur l’emplacement de la mosquée où il officie.

Qu’a donc fait ce “web-prédicateur” très suivi sur YouTube pour mériter cette condamnation à mort ? Il a exhorté ses fidèles à « participer à la démocratie » en « allant voter » et en reconnaître ce que leur avait « apporté la France ».

Comme le rappelait le journalisme spécialiste du terrorisme David Thomson, cela fait longtemps que l’imam se proclame l’ennemi de Daech et qu’il fait l’objet de menaces.

Signalons que @Abou_Houdeyfa est l'une des "têtes de turc" privilégiées des jihadistes pour ses positions contre le jihad en Syrie

— David Thomson (@_DavidThomson) November 20, 2015

“Singes et porcs”

Rachid Abou Houdeyfa avait connu un brusque épisode de célébrité quand on l’avait vu sur une vidéo expliquer à des bambins attentifs qu’écouter de la musique les transformerait en “singes et en porcs”. La vidéo avait fait scandale et François Hollande lui-même y avait fait allusion, de manière erronée, dans l’émission Dialogues citoyens en avril dernier, prétendant que sa mosquée « ce lieu de haine » avait été fermé.

En fait la mosquée n’a jamais été fermée. Elle a subi une perquisition et elle fait depuis l’objet, depuis le 21 avril, d’une enquête préliminaire, pour selon Le Monde déterminer l’origine des fonds qui alimentent l’école dont  s’occupe Rachid Abou Houdeyfa , ainsi que ses diverses activités de prêcheur et de voyagiste.