La justice a tranché en faveur des 23 anciens participants à L’île de la tentation sur TF1. Leurs contrats de participation au jeu de télé-réalité vont bien être requalifiés en contrat de travail.
Il aura fallu quatre audiences et des mois de procès pour que la justice rende finalement son verdict. Les 23 ex-tentateurs de L’île de la tentation sur TF1 ont définitivement obtenu gain de cause dans la bataille qui les opposait à la chaîne et à la société de production Glem. Le Conseil des Prud’hommes de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a confirmé mardi la requalification de leur contrat de participation en contrat de travail. C’était la requête principale des anciens participants à l’émission. Selon les ex-tentateurs, les conditions de tournage s’apparentaient plus à un travail qu’à des vacances payées. Pas de portable, pas de montre, ni de passeport, les candidats étaient, selon leur avocat Jérémie Assous, « à l’entière disposition du producteur ».
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En plus des 1000 euros versés à chaque participant pour sa « prestation » dans l’émission de télé-réalité, le conseil des Prud’hommes a condamné Glem Production à payer chaque plaignant de 100 à 200 euros de dommages et intérêts. On est bien loin du demi-million par personne réclamé par les candidats, mais la condamnation est « symbolique », selon Me Emmanuelle Barbara, avocate de la société de production Glem, interrogée par Le Nouvel Observateur. C’est bien moins aussi que les 27 000 euros que la cour d’appel de Paris avait demandés en février 2008 dans une autre affaire renvoyée en cassation révèle-t-elle. « Je le regrette, bien évidemment, mais ce que je retiens de cette condamnation, c’est qu’elle est très modeste. » Une condamnation modeste, certes, mais qui laisse présager de nouvelles revendications dans le monde de la télé-réalité. Déjà plus de 150 candidats d’émissions telles que Greg le Millionaire ou Koh Lanta seraient dans l’attente d’un jugement similaire. « Ce que je veux savoir, poursuit Me Emmanuelle Barbara, c’est si oui ou non, on parle de boulot dans la télé-réalité ». Dans tous les cas, la société de production a fini par se libérer du programme : L’île de la tentation ne rempilera pas pour une autre saison l’été prochain. On comprend maintenant pourquoi.
Marie Portolano
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