Hier, dans l’émission Planète Terre de France Culture, Sylvain Kahn se posait la question: « Peut on parler de l’érotisme et de la sexualité sans évoquer leurs lieu ? » Un sujet qui s’inscrit dans l’actualité, le présentateur rappelait la fusillade d’Orlando.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Pour débattre, Rachele Borghi, maître de conférence à Paris IV, Claire Barré, scénariste et romancière, Laurent Gaissad, socio-anthropologue, Universités libre de Bruxelles et de Paris Ouest et Tatiana Le Yannou, doctorante, étaient conviés sur le plateau de France Culture.
Post-Porn, bondage japonais et roman underground
Rachele Borghi prend la parole pour s’exprimer sur l’expansion de l’appropriation de lieux ou d’espaces. Elle s’exprime également sur le post-porn :
« Plutôt que parler d’une multiplication des lieux dédiés à la sexualité, je pense qu’on peut dire qu’il y a un éclatement de la sexualité dans les lieux. Le fait de dire qu’il y a des lieux appropriés à la sexualité renvoie au binôme public-privé. Si on ne raisonne pas en terme de binôme, tous les lieux peuvent être sexuels au moment où notre désir s’exprime. La question c’est qu’on ne se sent pas autorisés.(…) Le post-porn fait exploser tous les binômes, il est pour moi une visualisation de comment la sexualité est politique. Le post-porn je le considère, moi, comme un mouvement politique, le fait d’utiliser la sexualité et le corps pour combattre et s’opposer. »
La romancière Claire Barré, qui a écrit le roman Ceci est mon sexe, parle de l’élaboration de ses personnages :
« Dans le roman il y a beaucoup de lieux divers (…) Je peux partir explorer Tokyo, Kyoto, Las Vegas… des villes que j’ai visitées et qui m’ont marquée, et à chaque fois essayer d’aller un peu underground, voir un peu ce qu’il se passe dans les arrières cours. »
Tatiana Le Yanou, doctorante, fait des recherches sur les lieux de pratique du bondage japonais à Paris. Pour elle :
« Le bondage japonais arrive à la fin du 19e siècle.(…) Progressivement il va émerger en Europe. Ça commence à faire parler de soi(…) Concrètement le bondage est une pratique sado-masochiste. Ce qui se passe c’est que dans ces espaces, ont va tenter de désexualiser la pratique. »
Le territoire web
Dans le roman de Claire Barré, l’héroïne est très souvent sur Internet, l’auteur nous parle des relations web :
« Cette idée d’être totalement à nu, et en même temps totalement inaccessible (…) c’est intéressant, de passer par cet écran. La webcam c’est aussi ça, une intimité inaccessible ».
Rachele Borghi prend la parole pour donner son opinion :
« D’abord l’espace virtuel est tout à fait un espace. En même temps il a permi la multiplication de tout un tas de pratiques sexuelles et d’espaces de rencontres. »
Après avoir lu un extrait de son roman, qui raconte le chat virtuel très explicite de deux hommes qui se parlent grâce à une application, Claire Barré nous dit :
« Ça reste du sexe virtuel, mais qui espère que cela puisse devenir réel.(…) Je trouvais ça assez amusant de rentrer dans cette espèce de frénésie que l’on peut avoir sur des sites comme ça(…).
Le corps, premier territoire sexuel
Rachele Borghi tient à le rappeler:
« Le corps est un vieux territoire de l’érotisme, simplement on l’oubli. On est habitué à penser le corps comme un espace lui-même ».
{"type":"Banniere-Basse"}