Être gay et djihadiste, est-ce possible ? Au sein de Daesh, le sort des homosexuels est connu depuis plusieurs mois. Ces derniers sont souvent jetés du haut des immeubles, lapidés à mort, ou tués par balle dans la tête. L’organisation terroriste qualifie l’homosexualité “d’abomination”. Mais après les attentats d’Orlando et de Nice, que Daesh a […]
Être gay et djihadiste, est-ce possible ? Au sein de Daesh, le sort des homosexuels est connu depuis plusieurs mois. Ces derniers sont souvent jetés du haut des immeubles, lapidés à mort, ou tués par balle dans la tête.
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L’organisation terroriste qualifie l’homosexualité « d’abomination ». Mais après les attentats d’Orlando et de Nice, que Daesh a revendiqués, l’identité sexuelle des deux terroristes pourraient expliquer le passage à l’acte selon une enquête du Monde.
Peu de temps après les deux événements, les articles se sont en effet multipliés sur les profils des deux tueurs, Omar Mateen, qui a tué, le 11 juin, 49 personnes dans une boîte de nuit gay d’Orlando en Floride, et Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui a provoqué la mort de 84 personnes à Nice, le 14 juillet. Le premier serait « 100% gay », selon un ex-petit ami de l’Américain, et le deuxième serait bisexuel, comptant parmi ses nombreuses conquêtes un amant de 73 ans.
L’homosexualité honteuse
Les deux terroristes ne semblaient pas pleinement s’épanouir dans leur homosexualité et la rejetaient, ce qui pourrait en partie expliquer, parmi d’innombrables autres causes, leur radicalisation et leur passage à l’acte.
Comme le souligne Fethi Benslama, professeur de psychopathologie interrogé par Le Monde :
« Dans le cas d’Orlando, ce n’est évidemment pas l’homosexualité qui est à l’origine du passage à l’acte, mais une haine de soi prise dans l’homosexualité. (…) L’homosexualité d’Omar Mateen a pu lui apparaître comme une abomination qu’il a fallu traiter, par l’effacement de soi-même et de ceux qui l’incarnent. »
Il ajoute : « Les djihadistes sont souvent des transgresseurs qui cherchent à effacer leurs péchés. (…) L’engagement dans la religion permet de tenter de se débarrasser de ses pulsions homosexuelles, de les étouffer ». Pour les djihadistes homosexuels, servir la cause de Daesh semble ainsi être un moyen de se racheter et de faire oublier leur sexualité différente, vécue comme une honte.
La psychothérapeute de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) confirme que l’identité sexuelle peut être un facteur de radicalisation. Elle dénote qu’un tiers des signalements pertinents de personnes radicalisées, qui sont fait à travers la plate-forme téléphonique mise en place en 2014, « présentent des difficultés à réaliser leur identité sexuelle, souvent en raison d’un traumatisme durant l’enfance ».
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