Une dizaine de détenus en sous-vêtements, les mains liées derrière le dos, à terre en train d’être battus. Un gardien leur crie “Baisse ta voix sinon je vais t’énucléer.” C’est ce que montre une des vidéos diffusées samedi sur les réseaux sociaux. La scène se déroule dans la prison de Roumieh, au Liban. Deux vidéos, […]
Une dizaine de détenus en sous-vêtements, les mains liées derrière le dos, à terre en train d’être battus. Un gardien leur crie “Baisse ta voix sinon je vais t’énucléer.” C’est ce que montre une des vidéos diffusées samedi sur les réseaux sociaux. La scène se déroule dans la prison de Roumieh, au Liban.
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Deux vidéos, filmées avec des téléphones portables, révèlent des scènes de torture où des gardiens frappent et insultent des prisonniers. Ces actes inhumains ont été violemment condamnés par de nombreux responsables libanais.
Rapidement après la diffusion, le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, a indiqué que ces images dataient du 13 avril dernier, lors de la répression de la mutinerie menée par des détenus islamistes, à cause de leur transfert d’un bâtiment où ils faisaient la loi.
Crime contre l’humanité
Le ministre a assuré que les gardiens impliqués seraient punis, conformément à la loi. Même s’il a appelé à ne pas “condamner en bloc l’institution et les héros des FSI (Forces de sécurité intérieure, – ndlr) qui ont sauvé le bâtiment B à Roumieh.”
Il dénonce toutefois fermement ces actes : “Nous avons toujours condamné les actes de torture et d’agression dans les prisons syriennes et nous n’accepterons donc pas que des actes similaires aient lieu dans les prisons libanaises.” Rejetant toute différenciation entre détenus islamistes et autres, M. Machnouk a affirmé que “les détenus ont des droits que nous allons préserver”.
Des proches des détenus islamistes ont aussi manifesté leur colère en bloquant des routes dans plusieurs grandes villes du pays.
Le ministre de la Justice, Achraf Rifi a de son côté demandé d’ouvrir une enquête pour identifier les personnes qui apparaissent sur les images. « Ce qui s’est passé dans la prison de Roumieh constitue un crime contre la nation et l’humanité » a-t-il déclaré. « Ce crime ne restera pas impuni ».
En fin de journée, Achraf Rifi a annoncé que cinq agents des FSI impliqués dans cette affaire venaient d’être arrêtés.
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