Son visage vous dit peut-être quelque chose si vous êtes allé glaner des informations sur les réseaux sociaux après l’attentat-suicide qui a frappé Istanbul ce 28 juin. Sur Twitter, un internaute le présente sous le nom d’”Alfonso”, son frère censé s’être trouvé à l’aéroport Atatürk au moment des explosions, et dont il est sans nouvelles depuis. A […]
Son visage vous dit peut-être quelque chose si vous êtes allé glaner des informations sur les réseaux sociaux après l’attentat-suicide qui a frappé Istanbul ce 28 juin. Sur Twitter, un internaute le présente sous le nom d' »Alfonso », son frère censé s’être trouvé à l’aéroport Atatürk au moment des explosions, et dont il est sans nouvelles depuis. A grand renforts de hashtags, il demande de relayer son message pour retrouver sa trace.
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https://twitter.com/marty_batiato/status/747898507520991232
Du crash de l’avion Egypt Air à l’attentat d’Istanbul
Mais les analystes des Observateurs de France 24 se sont souvenus l’avoir déjà vu à d’autres sinistres occasions : lors du crash de l’avion Egypt Air, ou encore lors de la tuerie d’Orlando (le New York Times avait alors diffusé une vidéo présentant des portraits de victimes du drame, dont le sien).
A chaque fois, le même visage de cet inconnu surgit sur Twitter, via des comptes qui prétendent qu’il se trouvait sur les lieux, et qui craignent pour sa vie.
Forcément, quand la même personne meurt trois fois dans des attentats différents, on en vient à avoir quelques doutes. Il s’agit en fait d’une vaste supercherie montée par des internautes pour duper les médias, en diffusant les images de fausses victimes, comme l’avait révélé la BBC.
« L’objectif est que son visage soit connu et que sa réputation soit ruinée »
Mais on ne savait pas qui était cet homme, et pourquoi son image était utilisée par les auteurs de ces hoax. Les Observateurs ont pris contact avec ces derniers. Tous sont localisés au Mexique, et rapporte la même version des faits : cet homme les a escroqués, leur soudoyant des petites sommes allant jusqu’à 1000 dollars.
« Comme l’affaire traîne, et qu’il ne nous rend pas notre argent, nous avons décidé de poster des photos de lui sur Internet, uniquement pour l’embêter… et ça marche ! Pour nous, l’objectif, c’est que son visage soit connu du monde entier et que sa réputation soit ruinée. », explique l’un d’entre eux.
Contacté, l’homme en question, dont les Observateurs ont préféré masquer l’identité, confirme :
« Ma photo circule partout, à cause de quelqu’un qui a eu envie de faire une plaisanterie après un litige… Maintenant, j’apparais dans plusieurs histoires que tout le monde retweete. J’ai demandé aux médias comme la BBC et le New York Times de supprimer ma photo mais ils ne m’ont jamais répondu. Je n’ai pas porté plainte contre les personnes qui ont diffusé ma photo, car ce genre de procédures n’aboutit jamais au Mexique. »
Il s’agit donc d’une affaire de cyber-harcèlement. Comme souvent dans ces cas-là, les harceleurs profitent d’un flou juridique, comme c’est le cas pour la pratique du revenge porn par exemple (qui consiste à publier des photos à caractère sexuel de son ex pour se venger).
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