On est passé à un cheveu du drame familial à Buckingham Palace. Mardi 22 septembre, le tribunal de Londres a reconnu Mark Colborne coupable de la préparation d’un attentat contre les héritiers de la couronne d’Angleterre. L’homme de 37 ans projetait d’assassiner les princes Charles et William sous prétexte qu’ils n’étaient pas roux. Il ouvrait ainsi un […]
On est passé à un cheveu du drame familial à Buckingham Palace. Mardi 22 septembre, le tribunal de Londres a reconnu Mark Colborne coupable de la préparation d’un attentat contre les héritiers de la couronne d’Angleterre. L’homme de 37 ans projetait d’assassiner les princes Charles et William sous prétexte qu’ils n’étaient pas roux. Il ouvrait ainsi un accès direct au trône à Harry, doté, comme lui, d’une « chevelure de feu ».
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Devant le tribunal, l' »extrémiste roux » se comparait à son « idole » Anders Breivik, le meurtrier norvégien coupable d’une tuerie de 77 personnes en 2011, roux lui aussi. Il écrivait également dans ses carnets présentés lors du procès vouloir montrer sa « métamorphose d’un pauvre roux victimisé et sans cesse raillé en un guerrier terroriste complètement transformé« .
Le « ginger bashing », une discrimination acceptée ?
Les clichés sur les roux restent tenaces, même en 2015. On les soupçonne d’absence d’âme. Dans la littérature, le cinéma et l’art en général, les tons rouges orangés sont associés au diable, aux enfers. Et ces domaines regorgent d’exemples de rôles de « méchants » incarnés par des roux. Pourtant ces railleries ne sont pas sérieusement considérées comme une discrimination, ou plutôt relèvent d’une forme de brutalité acceptable, probablement due à l’absence de réalité historique ou politique reconnue.
Mais l’affaire londonienne n’a rien de léger. Mark Colborne a lu Mein Kampf et projeté son attentat « au nom du peuple aryen« .
Une intention plus obsessionnelle que politique
Devant le tribunal, Colborne évoque aussi son idée de faire sauter un pub « plein de Caucasiens » ou prétend avoir agressé un homme noir. Toujours violentes, ces dispersions révèlent un manque de cohérence flagrant, qui éloigne un peu plus son action d’une réelle intention politique, rationnelle.
Pour Nicolas Lebourg, membre de l’Observatoire des radicalités politiques, pour qu’il y ait un mouvement extrémiste, il faut « une volonté de construire une communauté qui se vive comme un corps organique, indissociable. Cela paraît délicat de rassembler tous les roux (du monde)« .
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