Croix gammées, cadavres, déportés, textes négationnistes… A 21 ans, Yann Moix a participé à une revue antisémite et ouvertement négationniste. Il s’en explique dans L’Express.
En plein conflit familial autour de la sortie de son dernier livre, Orléans, Yann Moix se retrouve au cœur d’une nouvelle polémique. L’Express a retrouvé des dessins antisémites qu’il a réalisés plus jeune. Dans un article publié ce lundi 26 août, on y découvre comment le lauréat du prix Renaudot a participé à l’élaboration d’une revue ouvertement négationniste baptisée Ushoahiah, le magazine de l’extrême. Sur la couverture du premier numéro, on voit un homme déporté amaigri jouer de la guitare électrique aux côtés d’un pommeau de douche marqué de croix gammées et d’un tas de cadavres. Le tout dessiné par un Yann Moix alors agé de 21 ans.
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L’Express fait également état d’un dessin de Bernard Henri-Lévy en déporté accompagné de la légende suivante : « Le véritable rêve de BHL : devenir un héros d’Auschwitz. » Et ces dessins étaient également accompagnés de textes profondément antisémites s’en prenant à des figures telles qu’André Glucksmann, Anne Sinclair ou encore Marek Halter. « Chacun sait que les camps n’ont jamais existé », peut-on, entre autres, lire, juste après un paragraphe dithyrambique sur le négationniste Robert Faurisson.
“Envie de vomir”
Et le numéro 2 de la revue continue sur cette lancée : « Après les six millions de Juifs soi-disant morts dans les camps en carton-pâte que la Metro Goldwyn Mayer a fait construire pour le compte de quelques Juifs avides de pognon… «
Interrogé par L’Express, Yann Moix reconnaît avoir été l’auteur de dessins mais en aucun cas de textes. « L’homme de cinquante ans que je suis est littéralement épouvanté de ce qu’il a pu produire, en l’espèce, à 21 ans », déclare-t-il. Il explique alors avoir rêvé de travailler pour des revues sulfureuses telles que Hara-Kiri.
« Je souhaitais simplement, par le choix de sujets tabous, comme la Shoah, les myopathes, l’abbé Pierre ou la faim dans le monde, choquer les gens qui me liraient. Je me fichais alors du sujet », avance l’auteur. Et rappelle : « Depuis quinze ans, je me passionne pour le sujet. J’ai appris l’hébreu, étudié le Talmud. » Il ajoute encore : « En repensant à ces pages vieilles de plus de trente ans qui sont exhumées aujourd’hui, j’ai non seulement envie de vomir, mais de vomir le jeune homme de vingt ans que j’étais. » L’écrivain laisse entendre que la publication de ces dessins serait une vengeance de la part de son frère qui détiendrait « ce trésor de guerre ». Et affirme que son ami Bernard Henri-Lévy en connaissait l’existence.
Ce n’est pas la première fois que Yann Moix est soupçonné d’antisémitisme. Pour preuve, ses amitiés – passées – controversées avec Marc-Edouard Nabe (l’auteur d’Au régal des vermines, un ouvrage accusé d’antisémitisme), et avec Paul-Eric Blanrue (proche de Robert Faurisson), comme nous le montrions ici. « On n’a jamais parlé des Juifs ensemble. Et il savait très bien que l’antisémitisme est l’inverse de ce que je suis », nous expliquait-il en 2015 à propos de ce dernier.
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