Après des années de travaux et de polémiques, l’expo universelle s’ouvre le 1er mai à Milan.
Background
Est-ce parce que ça rime que ça entre plus facilement dans la tête ? Qui dit expo universelle dit évidemment tour Eiffel. Tout le monde le sait (même ce petit homme en image de synthèse dans le fond) : c’est à l’occasion de l’organisation de ce grand événement en France en 1889 que la sublime “Dame de fer” voit le jour. Cocorico ? Pas vraiment : tandis que l’on prend de la hauteur avec la “tour de 300 mètres” (c’est son premier petit nom), l’on tombe vraiment très bas sur le Champ-de-Mars avec le “village indigène” où, sous prétexte d’ethnologie, Africains, Kanaks et Annamites étaient exhibés comme des animaux dans un zoo. Preuve que, pour le meilleur ou pour le pire, les expositions universelles disent aussi beaucoup de leur époque.
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“Nourrir la planète”
Après des années de travaux et quelques scandales retentissants, l’Expo Milano ouvre enfin ses portes (le 1er mai à 10 heures). Son thème est un des sujets forts de l’actualité : “Nourrir la planète. Energie pour la vie”. Ainsi promet-on la tenue du “plus grand événement mondial sur l’alimentation” (ce qui reste à prouver, comparativement à ce qui se passe dans la tête de certaines de nos connaissances à l’approche des heures de repas). Au programme : quelque 140 participants officiels (pays et organisations internationales), 53 pavillons nationaux (sur cette photo, le pavillon italien), 20 millions de visiteurs attendus (l’équivalent d’une ville construite dans la banlieue de Milan), et une mascotte – Foody –, sympathique peluche adaptée d’un tableau d’Arcimboldo.
Universal branding
Le tote bag brandé de ce monsieur collé à la truelle dans cette image de synthèse en dit beaucoup sur l’événement. Car les expositions universelles ont aussi (et surtout ?) pour but d’engranger de l’argent. A tout prix ? Parallèlement à l’inauguration, une manifestation du mouvement NoExpo est planifiée à Milan. Accusant les organisateurs et l’Etat de greenwashing, ils pointent notamment du doigt les sponsors de nombreux pavillons. “Coca-Cola, McDonald’s, Nestlé, Eni, Enel, Pioneer-DuPont, Selex ES et autres (…). Des entreprises responsables de la pollution de la terre et de la mer, de la déforestation…” Et affirment que pour bâtir le site de l’exposition, qui s’étend sur une surface de plus de 1 million de mètres carrés, ce sont des tonnes de béton qui ont été coulées sur des zones agricoles ou des parcs. A suivre.
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