Le 18 décembre, la Cour de cassation a cassé la décision de la Cour d’appel de Rennes sur la remise en liberté de l’ex-militant italien.
C’est un coup dur pour Vincenzo Vecchi et son Comité de soutien très actif, composé de 130 personnes dont l’écrivain Eric Vuillard (Prix Goncourt 2017). Ce jeudi 18 décembre, la Cour de cassation a cassé le jugement de la Cour d’appel de Rennes, qui avait prononcé la remise en liberté de l’ex-militant italien le 15 novembre, après trois mois de détention. Il devra donc de nouveau comparaître devant la justice dans les prochains jours.
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Affaire Vincenzo Vecchi : sur pourvoi du parquet général de Rennes, la cour de cassation, par arrêt du 18 decembre, a cassė la decision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes et renvoyé l'affaire devant la cour d'appel d'Angers.
— PG CA Rennes (@PG_CA_Rennes) December 19, 2019
“Déloyauté de l’Italie dans ce dossier”
“Nous ignorons encore les motivations de la Cour de cassation et le futur calendrier, mais cette décision n’entame en rien les différents arguments déjà présentés à la Cour d’appel de Rennes par les avocats de Vincenzo Vecchi, qui ont démontré la déloyauté de l’Italie dans ce dossier”, a fait savoir le Comité de soutien de Vincenzo Vecchi dans un communiqué. Il informe aussi que la Cour de cassation n’a “pas retenu le droit et la nécessité de la ‘double défense’ qui implique qu’un avocat français soit en contact avec un avocat italien afin d’assurer pleinement la défense de Vecchi”.
Pour rappel, celui-ci, âgé de 46 ans, a été arrêté à Rochefort-en-Terre (Morbihan), où il vivait depuis huit ans, le 8 août dernier. Il était sous le coup de deux mandats d’arrêt européens (MAE) émis par l’Italie. L’un pour sa condamnation à douze ans et demi de prison pour « dévastation et saccages » lors du contre-sommet du G8 à Gênes en 2001, et l’autre pour sa condamnation à quatre ans de prison pour participation à une manifestation antifasciste non-autorisée à Milan, en 2006. Il s’était réfugié à Rochefort-en-Terre en 2012, suite à sa lourde condamnation concernant Gênes, pour échapper à la justice italienne.
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“Nous restons plus que jamais déterminés”
Le 15 novembre, alors que Vincenzo était en détention depuis trois mois, la Cour d’appel de Rennes avait ordonné sa remise en liberté, constatant “l’irrégularité” du mandat d’arrêt européen (MAE) pour les événements de Gênes. Quant au MAE concernant l’affaire de Milan : Vincenzo avait déjà purgé sa peine. D’où l’accusation de “déloyauté” de l’Italie. “Nous restons plus que jamais déterminés et convaincus de la justesse de cette cause et de son caractère emblématique pour les libertés publiques. Nous faisons appel à tous ceux qui la soutiennent afin de continuer le combat vers une liberté inconditionnelle pour Vincenzo Vecchi”, écrit encore le Comité de soutien.
Les personnes solidaires de Vincenzo Vecchi craignent notamment sa remise à l’Italie par la justice française. “Ils ont fait de Vincenzo un symbole. Il y a une surenchère dans sa traque de la part de l’Italie. On est très inquiets. A la limite même plus qu’avant”, prévenait, inquiet, Jean-Baptiste, membre du Comité de soutien que nous avions rencontré à Rochefort-en-Terre, en décembre.
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