Comme chaque automne, le jeu vidéo tient salon au Parc des Expositions pour la Paris Games Week. La visite de ses 32 000 m2 est l’occasion de découvrir ce que les prochains mois nous réservent.
Star 1 : La Xbox One arrive…
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C’est la dernière ligne droite. D’ici la fin du mois, les consoles de “nouvelle génération” seront là et elles ont profité de la Paris Games Week pour faire leur premier tour de piste français en public. Honneur à la Xbox One, la nouvelle machine de Microsoft, qui débarquera la première (le 22 novembre, à 500 € avec la caméra Kinect) et se remet peu à peu de la tempête médiatique qui avait suivi son annonce. Bien qu’ayant la grâce d’un parpaing, la console fait bonne impression mais son catalogue, aussi varié soit-il, manque de jeux vraiment neufs, vraiment révélateurs d’un virage esthético-technologique. Que FIFA 14 soit l’un des titres les plus mis en avant est révélateur. Heureusement, il y a Forza Motorsport 5, la simulation automobile totale qui, en plus de remporter haut la main le match à distance qui l’oppose à Drive Club et Gran Turismo 6, met en évidence la botte secrète de la Xbox One : sa manette précise et confortable, d’ores et déjà candidate au titre de meilleur joypad de toute l’histoire du jeu vidéo. Celle-ci gagne en particulier des petits moteurs qui permettent à ses gâchettes de vibrer et, par exemple, de nous “résister” alors que l’on tente de freiner à l’approche d’un virage de Forza 5. La sensation est étonnante.
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Star 2 : …la PS4 débarque aussi
Une semaine après la Xbox One, ce sera au tour de la PlayStation 4 (29 novembre, 400 €) de faire son arrivée. Et, à la Paris Games Week, celle-ci provoque à peu près la même réaction que sa concurrente : voilà une console prometteuse mais à laquelle manque le jeu qui la rendrait furieusement attirante tout en donnant le ton à sa ludothèque naissante (comme Halo sur la première Xbox, Super Mario 64 sur la Nintendo 64…). Elle aussi possède une chouette manette, pourvue d’un intriguant pavé tactile, et s’appuie sur des blockbusters qui sortent également sur les machines de la génération précédente (Call of Duty : Ghosts, Battlefield 4, Assassin’s Creed IV…). On relève quand même l’impressionnant FPS futuriste Killzone : Shadow Fall ainsi que deux perles indés : le somptueux Contrast (auquel auront aussi droit les possesseurs de PC, PS3 et Xbox 360) et surtout Hohokum (également prévu sur PS3 et Vita) dont on est tombé subitement amoureux, comme ça, pouf, et pour lequel il faudra malheureusement attendre 2014.
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Outsider : Nintendo n’abdique pas
Alors qu’un an après sa sortie, la Wii U peine toujours à s’installer, Nintendo fait le forcing à l’approche de la période des fêtes qui sera capitale pour l’avenir commercial de sa console, en commençant par la Paris Games Week où la firme japonaise possède l’un des stands les plus spectaculaires. Et les plus joyeux : loin du militarisme ambiant, la bande à Mario déploie ses univers colorés peuplés de personnages ronds et rigolos sur écrans géants, du prometteur Super Mario 3D World (attendu le 29 novembre) à Mario Kart 8 (lui, ce sera pour 2014). Sans oublier la tendance du jeu festif qui avait si bien réussi à la première Wii, avec des titres déjà disponibles comme Wii Karaoke U (que l’on peut “louer” sur Internet pour une heure, un jour ou un mois) ou Wii Party U (50 €) qui se révèle aussi dépourvu d’intérêt en solo qu’absolument irrésistible à plusieurs. De nombreux analystes estiment que Nintendo a raté la marche du jeu “mature” high-tech. C’est justement ce qui rend son catalogue des prochains mois précieux car, littéralement, exceptionnel.
http://www.youtube.com/watch?v=Jed-kVwEblg&feature=c4-overview&list=UUn9tXkXDxeHdZ6RZpYB2ELg
Bug : La fièvre Call of Duty
C’est une idée de génie qu’ont eue les stratèges d’Activision : annoncer que l’édition collector (d’une valeur de 200 €) du nouveau Call of Duty : Ghosts serait remise gratuitement aux 500 premières personnes se présentant sur le stand de l’éditeur au matin de l’ouverture de la Paris Games Week. Et, surprise, ce fut quasiment l’émeute avec bagarres dans la foule et intervention de la police pour éviter le pire alors que certains avaient passé la nuit à attendre devant le bâtiment. Quant aux dégâts matériels, ils furent heureusement moins importants que, quelques jours plus tôt, lors du salon du jeu vidéo de Milan où la même opération avait été organisée par Activision. Bien joué.
Made in France : on s’expose
Un peu perdu entre l’espace librairie et celui destiné aux kids, le stand “Made in France” est l’une des grandes nouveautés de la Paris Games Week 2013. Quatorze développeurs ou éditeurs français se partagent cet espace un peu exigu, de Bulkypix à Swing Swing Submarine, de Cyanide à Nadeo ou Pastagames. Et l’on y trouve de vrais petits bijoux à l’image du tout récent Tetrobot and Co (disponible sur PC, 10 €), de Pix the Cat (présenté dans une vraie borne d’arcade) ou du déjà remarqué Type:Rider. Et puis il y a les innovations bizarres, tel le rail-shooter Blue Estate, adapté d’une bande dessinée de Viktor Kalachev. Création du jeune studio parisien Hesaw, ce dernier utilise le système de détection de gestes Leap Motion (pensez Minority Report) et se joue en pointant simplement l’écran du doigt. Et le plus fou, c’est que ça marche.
Sport : la Coupe du monde à Paris
Le jeu vidéo est-il un sport ? En tout cas, il a sa Coupe du monde (aka l’Electronic Sports World Cup) dont la 10e édition réunit jusqu’à dimanche 472 joueurs et joueuses de 39 pays dans le cadre de la Paris Games Week. Parmi les titres sur lesquels s’affrontent ces virtuoses de la manette ou du duo clavier-souris : Counter Strike : Global Offensive, FIFA 14, ShootMania Storm Elite et Defense of the Ancients 2. A défaut d’assister à la compétition sur place – les parties se disputent sur une scène et devant un immense public de connaisseurs –, il est possible de la suivre sur Dailymotion. Une bonne façon de se familiariser avec ce monde très spécial qu’est celui de l’e-sport.
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Prix : tout le monde a gagné
Comme tous les événements du genre, la Paris Games Week récompense les meilleurs jeux qui y sont présentés et le grand vainqueur de cette année s’appelle Assassin’s Creed IV : Black Flag, élu meilleur jeu console et meilleur jeu d’aventure. Bravo à lui même si, au-delà du palmarès fleuve (17 trophées) qui semble conçu pour ne vexer personne, le fait de mettre en concurrence des titres fraîchement sortis ou sur le point de paraître (Battlefield 4, Just Dance 2014) et des jeux encore en développement (Dark Souls II, Elder Scrolls Online) est assez discutable. Mais l’un des principaux attraits d’un salon comme celui-là, c’est justement, à condition de survivre au bruit et à la fureur, de pouvoir se projeter les yeux grand ouverts dans l’avenir plus ou moins proche. Malgré quelques absences notables (Sega, Capcom, Square Enix, Warner…), on y vient non seulement pour voir où en est le jeu vidéo mais, aussi, pour essayer de saisir quelle(s) direction(s) il prend. Ses promesses ont pour noms Watch Dogs, Bayonetta 2, Infamous : Second Son. Demain est presque là.
Erwan Higuinen
Paris Games Week, du 30 octobre au 3 novembre 2013, Parc des Expositions, Paris.
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