La lettre du jeu vidéo (43) : huit jeux pour la rentrée

Ovni : Hohokum

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Quoi de plus ravissant qu’un paysage kawaii semi-abstrait qui s’illumine quand vous le traversez ? Et le traverser, vous ne demandez que ça, vous l’infatigable serpentin à l’œil unique toujours grand ouvert. Fruit de la collaboration entre le studio anglais Honeyslug et le designer Richard Hogg, Hohokum (PS3, PS4 et Vita, Sony, 13 €) ressemble à un cousin stylé de Lococoroco, Patapon et Pixeljunk Eden. Pourtant, en sa compagnie, on pense pas mal à GTA parce que ce qu’il y a vraiment à faire est à découvrir et qu’on peut choisir de s’en moquer pour dériver, joyeux ou pensif, ébloui ou un peu triste, dans ce monde à la fois énigmatique et familier. Dans ce monde merveilleux.

Zombies : The Walking Dead, saison 2

Déjà la fin de la saison 2 pour la version jeu vidéo de The Walking Dead avec la sortie de son épisode 5 sur la plupart des machines à jouer actuelles (PC, Mac, Xbox 360, Xbox One, PS3, PS4, Vita, iOS, Android, 20 € pour le season pass). Une saison 2 qui n’est pas parvenue à se hisser au niveau de la première et, telle sa cousine télévisée, a connu quelques bas, mais les scénaristes et développeurs de Telltale Games demeurent les maîtres de la fiction interactive mainstream. On les attend maintenant sur Game of Thrones.

Beauté : Deep Under the Sky

Adieu, oiseaux en colère : on n’aime plus méduses de l’espace. S’il s’inscrit dans la lignée des casse-tête « physiques » type Angry Birds ou Cut the Rope et se joue à un doigt, l’envoûtant Deep Under the Sky (iOS, Android, PC et Mac, Northway Games, 2,69 à 10 €) élève le snack gaming au rang des beaux arts avec ses somptueux niveaux à l’allure organique, vibrants tableaux végétaux (ou animaux ?) qui sont aussi au centre de passionnantes énigmes. A nous, toujours, de trouver la bonne trajectoire. Si la beauté de Deep Under the Sky ne nous éblouit pas trop.

Hybride : Road Not Taken

Attention : Road Not Taken (PS4, Mac et PC, Spry Fox, 15 €) n’est pas le jeu que vous croyez. Pas une gentille histoire de villageois, avec de jolies couleurs et des personnages tout mignon. Non, en plus d’un audacieux hybride ludique entre RPG et puzzle game, c’est une expérience sans pitié – en cas d’échec, on recommence à zéro – et néanmoins inépuisable – générés aléatoirement, les niveaux sont toujours différents. C’est l’hiver, des enfants sont perdus dans la forêt. L’ambiance est triste, endeuillée. Le titre est emprunté à un poème de Robert Frost. Road Not Taken est un jeu à part.

Puzzle : Game About Squares

Game About Squares (iPhone, iPad, Android, Mac et PC, Andrey Shevchuk, gratuit) n’a l’air de rien. Ça tombe bien : c’est souvent à ça qu’on reconnaît les meilleurs puzzle games ou, plus exactement, à l’impression d’évidence qu’ils suscitent. C’est le cas avec la création du jeune (26 ans) Russe Andrey Shevchuk qui nous confie la mission de réunir des carrés avec des cercles de même couleur sachant que lesdits carrés sont pourvus d’une flèche indiquant leur sens de direction, laquelle peut changer en cours de parcours. C’est simple, diabolique, brillant (et déjà joyeusement copié).

SF : The Swapper

Tube PC indé né d’un projet étudiant finlandais et fraîchement adapté sur les consoles Sony, The Swapper (PS3, PS4, Vita, Mac et PC, Facepalm Games / Curve Studios, 15 €) est l’un des plus brillants héritiers du phénoménal Super Metroid doublé d’un jeu de réflexion à l’inventivité sidérante. Est-ce parce que, dans l’espace, personne ne l’entendait crier ? Toujours est-il que votre héros (mais qui est-il ? Et que fait-il dans cette oppressante station spatiale ?) en est venu à se cloner. Du principe découle une multitude de casse-tête architecturaux (nécessitant l’alliance de plusieurs clones et notre passage de l’un à l’autre) mais, aussi, une expérience de jeu extrêmement troublante, énigmatique, fascinante.

Jeu de rôle : Disgaea 4 : A Promise Revisited

Déjà essentiels dans le jeu de rôle japonais « ordinaire », les combats prennent une place encore plus importante dans sa variante tactique, entre échecs post-moderne et féerie manga, dont le studio Nippon Ichi s’est fait une spécialité. Dernier volet en date de sa série star, le monumental Disgaea 4 a droit pour la rentrée à une nouvelle version revue et augmentée (si si, c’est possible) destinée à la PS Vita (40 €). Dont la ludothèque, de pépites indés en remakes RPG, a de plus en plus fière allure.

Musique : Sentris

On a déjà évoqué ici le très prometteur Sentris, jeu musical unique en son genre conçu par l’Américaine Samantha Kalman et financé en partie grâce à son passage par Kickstarter. Il vient d’arriver sur Steam en « early access » (PC et Mac, Timbre Interactive, 18 €) et dans une version qui, bien que moyennement accessible (faute de tutoriel, il faut un peu deviner tout seul comment jouer, ce qui a aussi son charme), confirme toutes ses promesses. Et nous aidera à patienter jusqu’à la sortie du jeu définitif.

https://www.youtube.com/watch?v=LMTJyVMi2xA