Gods Will Be Watching ou l’indé qui dérange, le retour du père de Flappy Birds, ceux de The Last of Us et de Street Fighter et l’arrivée de Depression Quest sur Steam : l’actualité vidéoludique de la semaine par Erwan Higuinen.
Indé : Gods Will Be Watching
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Et si on sortait un peu de l’alternative j’aime-j’aime pas et d’une vision du jeu vidéo comme produit dont il suffirait d’évaluer s’il remplit ou non sa fonction divertissante ? Cela paraît indispensable avec Gods Will Be Watching (PC et Mac, Deconstructeam / Devolver Digital, 8,99 €), sensation indé de l’été qui n’est pas précisément un jeu aimable, et pas non plus une totale réussite, mais qui se révèle une œuvre passionnante.
On ne comprend pas tout. Ce pourrait être un défaut, ça l’est d’ailleurs si on l’aborde comme un jeu ordinaire, mais c’est aussi ce qui intrigue et fascine dans la création du studio espagnol dont le « brouillon » fut conçu en 48 heures lors de la 26e Ludum Dare. Car si ce point & click SF nous plonge dans une série de situation problématiques (une prise d’otage, une séance de torture…), ses auteurs semblent prendre un malin plaisir à ne pas nous donner tous les éléments nécessaires pour nous en rendre maîtres. La vie, ici, est définitivement une équation aux multiples inconnues. Si l’on règle la difficulté au maximum – le niveau le plus simple n’est déjà pas évident –, le hasard viendra en plus s’en mêler. Et comme tout échec oblige à reprendre le chapitre au début, on aura vite fait de hurler à la cruauté ludique gratuite.
Sauf que non. Ou en tout cas pas tout à fait, car cette incertitude même et le sentiment de fragilité qui en découle sont justement ce qui rend l’expérience forte et mémorable, en phase avec l’intrigue SF sombre et complexe sur laquelle le jeu s’appuie. Perte de contrôle, aliénation et soupçon de manipulation sont au centre du récit. Quoi d’anormal, alors, à ce que Gods Will Be Watching nous fasse partager tout cela, quand bien même on ne saurait bientôt plus si l’on joue ou si l’on est joué ? Les dieux, ici, nous regardent nous débattre contre cette angoisse : la maîtrise nous échappe. Ce n’est pas rien, sinon comme jeu, du moins comme geste.
Mobile : Swing Copters
Il est enfin (?) de retour. Six mois après la fuite de Flappy Bird hors des boutiques en ligne Apple et Google, le jeune Vietnamien Dong Nguyen a dévoilé cette semaine sa nouvelle création, Swing Copters (iOS et Android, gratuit) au style graphique rétro proche de la précédente. Cette fois, c’est vers le haut de l’écran que l’on tente de faire progresser un petit personnage en tapotant sur l’écran pour lui faire changer de direction. C’est monstrueusement difficile. Et pas follement intéressant.
Remake : The Last of Us
Après Tomb Raider, au même moment que Metro – dont le diptyque 2033 – Last Light est compilé sous le titre Redux (PS4, Xbox One et PC, 4A Games / Koch Media, 40 €) – et en attendant Halo, The Last of Us a lui aussi droit à son portage sur une console de nouvelle génération. Pas de bouleversement à attendre avec ce The Last of Us Remastered (PS4, Naughty Dog / Sony, 50 €), à part celui du joueur devant ce qui ressemble à la version ultime d’un jeu déjà fabuleux. D’autant qu’avec l’importance qu’il donne au rapport entre les personnages (si vrais…) et les décors (nature lumineuse, villes désertées…), le gain en finesse graphique ne se borne pas à flatter l’œil. Les lumières, les regards, les couleurs remuent aussi le cœur.
Course : Table Top Racing
Entre le mobile et la console, on s’échange de plus en plus de jeux, et dans les deux sens. Un an et demi après sa naissance téléphonique, Table Top Racing a ainsi fait son arrivée sur Vita (Playrise / Ripstone, 5,99 €) où il profite pleinement d’une interface plus classique que l’écran tactile. Quelque part entre Micro Machines et Mario Kart, ses courses de voitures jouets qui, sur la table de la cuisine ou du salon, foncent entre assiettes et jouets abandonnés enchante par son dynamisme et sa modestie. En marge des blockbusters comme des œuvres d’auteur existent encore quelques jeux de (bonne) compagnie. Table Top Racing en fait partie.
En bref
Les inscriptions sont ouvertes pour l’édition 2014 des Ping Awards qui, le 30 octobre prochain, récompenseront les meilleurs jeux vidéo français de l’année dans le cadre de la Paris Games Week.
Après la version Super, l’édition Arcade et le cross-over avec Tekken, Ultra Street Fighter IV (PS3, Xbox 360 et PC, Capcom, 30 €) a rejoint la considérable descendance du plus fameux des jeux de combat. Comme d’habitude, le dernier arrivé est le plus complet et le mieux fini – mais aussi le plus accessible, ouf et merci pour nous.
Alors que son auteure Zoë Quinn était victime d’une infâme campagne de dénigrement sur Internet, la formidable fiction interactive Depression Quest (PC et Mac, gratuit) vient d’arriver sur la boutique en ligne Steam. Il serait impardonnable de ne pas s’y essayer.
http://www.youtube.com/watch?v=bhXeqraHbws
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