Les indés se souviennent des années 80, Les Mystérieuses Cités d’or renaissent en jeu, les robots de Gundam attaquent et un monde buggé se donne à explorer : l’actualité vidéoludique de la semaine par Erwan Higuinen.
Tendance : Back to the 80’s
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Rambo, Terminator, Barracuda, McGyver : voilà les héros du jeu vidéo de demain, à peine dissimulés sous des noms d’emprunts dans Broforce, nouveau phénomène du jeu indé signé du studio sud-africain Free Lives. Sa version définitive devrait sortir dans les prochains mois sur Mac et PC (et plus tard sur PS4 et Vita) mais sa bêta (vendue 11,49 €) fait déjà sensation sur Steam et le Humble Store. Son secret ? Un savant dosage d’humour (dans sa fiction guerrière cartoonesque) et de sérieux (on ne rigole pas avec la précision de l’action), de rétromania (pixel art et clins-d’œil à la pelle) et de modernité (lutte à mort ou coopération online). Quelque part entre Metal Slug (en plus vertical) et Contra (en moins sadique), le jeu frappe aussi par la nature malléable de ses architectures, que l’on dispose d’un tempérament créatif (un éditeur de niveaux est inclus) ou destructeur (quelques explosions et, tiens, tout est différent).
Broforce n’est pas un cas isolé. Il n’y a pas si longtemps, le jovial et pop Retro City Rampage s’appuyait aussi sur nos souvenirs (ludiques ou cinématographiques) des années 1980. C’est aussi le cas, dans un registre moins confortable et plus arty, de Hotline Miami (dont l’épisode 2 est annoncé pour la fin de l’année). Œuvre (prometteuse mais encore bancale) des Anglais de Split Milk Studios également disponible en « accès anticipé » sur les boutiques en ligne (à 11,99 €), Tango Fiesta évolue quant à lui sur un territoire très proche de Broforce même s’il opte pour une vue de dessus (plutôt que de côté) rappelant les classiques Commando et Ikari Warriors. Même humour référentiel, même accent sur le jeu à plusieurs et même implication de la « communauté » dans le développement du jeu.
Les indés céderaient-ils à la nostalgie ? Peut-être un peu, mais on aurait tort de voir en cette mini-vague néo-rétro une tendance bêtement régressive, un repli frileux en territoire connu. Sous les gags potaches se dessine une forme de résistance – au grand-spectacle idiot, à la surenchère techno, à une perception du joueur comme simple consommateur. On est même tenté d’y voir une envie de reprendre le jeu vidéo là où il en était arrivé il y a une vingtaine d’années pour prendre un autre embranchement, l’emmener sur une route différente. En attendant de découvrir où elle mène, Broforce et Tango Fiesta devraient déjà nous aider à passer un bel été.
Kids : Les Mystérieuses Cités d’or : Mondes secrets
Après sa résurrection télé de l’an dernier, Les Mystérieuses Cités d’or est aussi devenu un jeu vidéo, lancé d’abord sur PC, Wii U et iOS et fraîchement sorti en « boîte » sur 3DS (Ynnis Interactive / Neko Entertainment, 30 €). Ne pas s’attendre à embarquer pour une folle aventure : c’est une suite de niveaux-labyrinthes à énigmes qui s’offre ici à Estéban, Zia et Tao – à chacun ses compétences, on passe de l’un à l’autre pour progresser. C’est répétitif et un peu lent mais joliment lo-fi et assez charmant. Pas un grand voyage, plutôt un gentil jeu de compagnie.
https://www.youtube.com/watch?v=Ijxm871vPwQ
Japon : Dynasty Warriors : Gundam Reborn
On a perdu le fil des suites, spin-offs et cross-overs de la série japonaise Dynasty Warriors, simulation de castagne déguisée à l’origine en précis d’histoire chinoise. En attendant son incursion dans l’univers de Zelda prévue pour septembre, place aux mechas de Gundam Reborn (Omega Force / Koei / Bandai Namco, PS3, 50 €). Ludiquement, c’est du déjà-vu et la formule Dynasty Warriors, plus axée sur le nombre de combattants que sur leur taille, aplatit un peu les robots géants. Mais l’exercice de précision (pour la reproduction de chaque mecha, la fidélité à chaque série Gundam…) a quelque chose de fascinant.
Gratuit : Error City Tourist
Normalement, quand l’image ressemble à ça, couleurs fanées qui bavent, maisons sans toits et ciel en chantier, c’est qu’il y a un problème. Que le programme est parti sur une mauvaise voie, qu’on est en plein bug, en plein glitch. Sauf dans Error City Tourist (Strangethink Software, PC et Mac) où c’est justement ce monde malade que le joueur déstabilisé est invité à explorer. Un « glitch world » différent à chaque partie et hanté par d’étranges créatures gémissantes et masquées qui nous pourchassent pour nous dévorer. « Sorry, this was a bad holiday », peut-on lire quand ça tourne mal. Inutile de s’excuser : on ne regrette pas une seconde de notre brève mais fascinante errance dans ces lieux inachevés.
En bref :
Après la Joconde, Pikachu. Nouvelle version du fort recommandable logiciel de dessin Nintendo, Pokémon : Art Academy (3DS, 40 €) est consacrée aux mini-monstres que leurs fans apprendront à recréer sur l’écran tactile avant d’exposer leurs chefs-d’œuvres en ligne.
Les développeurs parisiens fêtent le 14 juillet en soldant leurs jeux sur Steam (de -30 à -90%, jusqu’au 16 juillet). Parmi les pépites de l’opération « From Paris With Games » : Puddle, Gauge, Trackmania, des jeux de rôle du studio Spiders, la série Wargame ou l’épatant Remember Me.
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